• La lactation est sous l'influence de deux hormones :

    · La prolactine qui gère la fabrication du lait. Elle est secrétée pendant le sommeil (d'où l'importance pour une jeune mère de se reposer) et pendant les tétées. C'est pourquoi il est important d'allaiter à la demande du bébé pour fabriquer la quantité de lait dont il a besoin. Diminuer le nombre de tétées, c'est freiner la sécrétion de la prolactine et donc la lactation. L'importance de la prolactine baisse progressivement pour revenir à un taux équivalent à celui d'avant la grossesse aux environs de 6 mois d'allaitement. A ce stade, la diminution du nombre de tétées aura moins d'incidence sur la lactation.

    · L'ocytocine qui gère l'éjection du lait. En effet, le lait ne coule pas du sein comme il coulerait d'une tétine. Grâce à la stimulation du mamelon, les acinis (sorte d'alvéoles contenant le lait) se contractent et le lait est propulsé à l'extérieur du sein par jets successifs. Certaines mamans sentent l'arrivée du réflexe d'éjection par des picotements dans le sein ou une sensation de chaleur (on dit que le lait monte). On peut alors voir le bébé faire des mouvements de succion très amples, la bouche grande ouverte, et avaler bruyamment. Suit alors une phase de repos elle-même suivie d'un nouveau réflexe d'éjection.
    L'ocytocine est également l'hormone qui provoque les contractions utérines lors de l'accouchement et après ce dernier, permettant ainsi à l'utérus de retrouver sa taille originale. On appelle parfois cette hormone "hormone du plaisir" car on la secrète également lors d'activités agréables comme un bon repas, un tour de manège ou encore les relations sexuelles ! Elle est responsable de l'état de relaxation que l'on ressent lors des tétées et qui est parfois pris à tort pour de la fatigue.

    Reconnaître le REF (Réflexe d'Ejection Fort)

    Chez certaines mamans, le réflexe d'éjection peut être si puissant que le bébé sera gêné, les tétées pouvant alors devenir extrêmement difficiles à vivre. Voici la plupart des signes que l'on peut rencontrer en cas de réflexe d'éjection fort :
    - le bébé tète vraiment très vite et semble avoir du mal à suivre le rythme,
    - il laisse s'écouler du lait pendant qu'il tète,
    - il fait des fausses-routes, s'étrangle,
    - il pleure quand le lait arrive, pleure pour téter mais pleure encore lors du réflexe d'éjection, il arrète de téter, se cambre en arrière,
    - il tète mal, fait rouler le mamelon dans sa bouche pour endiguer le flot de lait,
    - il refuse catégoriquement de téter
    - il a des coliques,
    - il a des selles vertes et mousseuses,
    - il régurgite beaucoup mais ne semble pas en souffrir et sa croissance est normale, voire impressionnante (dans le cas d'un bébé qui semble souffrir lors de ses régurgitations et présente une croissance faible, il peut être utile de consulter un médecin pour vérifier que le bébé n'a pas un Reflux Gastro-Oesophagien, sinon les régurgitations sont surtout un problème de bavoir ).
    Il n'est pas nécessaire que votre bébé présente tous ces signes mais s'il en présente plusieurs, vous avez peut-être un réflexe d'éjection fort. De plus, ces signes n'apparaissent pas forcément dès la naissance, il est possible que le phénomène ne survienne que quelques semaines plus tard

    Les solutions

    Il existe plusieurs "trucs" :
    - on a remarqué que beaucoup de mamans ayant un réflexe d'éjection fort étaient aussi de grosses consommatrices de produits laitiers de vache. vous pouvez donc essayer de cesser de consommer des produits dits blancs dans un premier temps, c'est-à-dire le lait, les yaourts, fromages blancs, fromages, crème fraîche, etc. Cela suffit souvent à atténuer le réflexe d'éjection,
    - allaiter allongée, sur le côté ou en "bain de soleil", cela diminue le phénomène grâce à la gravité,
    - allaiter en mettant le bébé en position semi-assise ou, du moins, aussi verticalement que possible (maman penchée en arrière par exemple), le but étant de s'aider de la gravité,
    - ne pas faire attendre le bébé, s'il est un peu endormi c'est aussi bien, un bébé affamé se jette sur le sein et aggrave le phénomène,
    - si vous en avez le temps et la possibilité, tirer un peu de lait avant la tétée, ce sont les premiers jets qui sont les plus puissants,
    - à défaut, retirer le mamelon dès que le bébé est en difficulté (en lui expliquant les choses) et évacuer quelques jets à la main (une fois le réflexe lancé, c'est très facile et vous constaterez alors que le lait peut gicler à des distances impressionnantes). Le refaire aussi souvent que nécessaire,
    - ne donner qu'un sein par tétée, voire le même sein plusieurs tétées de suite pour ne changer de sein qu'au bout d'au moins deux heures. Ce conseil sera surtout utile si votre bébé a des coliques. En effet, le réflexe d'éjection fort fait que le bébé reçoit beaucoup de lactose de début de tétée, ce lactose est indigeste pour un bébé de cet âge et provoque des douleurs intestinales.
    De plus, comme le bébé tète parfois mal ou laisse s'écouler du lait, il avale beaucoup d'air, ce qui n'arrange pas les coliques et provoque également de nombreux rots et régurgitations. En ne donnant qu'un sein par tétée, les jets seront moins puissants et on évite de redonner au bébé une giclée de lait riche en lactose, c'est le lait de fin de tétée, riche en graisse, qui prévient les coliques. Le lactose est également la cause des selles vertes et mousseuses.

    Et ensuite ? Eh bien, ensuite, le bébé va s'habituer, il va améliorer sa technique de succion et apprendre à gérer ce flot de lait en grandissant. Il est possible également que le phénomène s'atténue de lui-même. En tout cas, il est rare que les difficultés perdurent pendant tout l'allaitement, avec un peu de patience et de persévérance, cela va s'arranger.
    Surtout, n'hésitez pas à contacter une animatrice LLL, elles sont là pour aider les mamans et pour les conseiller.

    Source :
    www.lelienlacte.com

    votre commentaire
  • L'allaitement comme méthode naturelle d'espacement des naissances : la MAMA

    MAMA signifie Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée. Grâce en particulier à la sécrétion de prolactine, l'ovulation est bloquée chez la mère qui allaite. Pour être efficace, cette méthode doit répondre à trois conditions :

    - allaitement exclusif ou quasi exclusif (pas de complément, pas d'eau, les compléments vitaminiques ou minéraux sont tolérés),
    - Absence de retour de couches (pas de saignements vaginaux après le 56ème jour post-partum),
    - Bébé de moins de 6 moins.

    Si ces conditions sont respectées, on considère que le risque de grossesse est inférieur à 2%, ce qui est équivalent aux méthodes de contraception courantes. L'efficacité de cette méthode est très corrélée avec la fréquence des tétées : plus le bébé tète souvent (nuit et jour) et plus ça marche. Si votre bébé espace beaucoup ses tétées, en faisant ses nuits par exemple, l'efficacité de la MAMA est remise en question même si les autres conditions sont remplies.

    La mise en œuvre à partir de 6 mois, parallèlement à la poursuite de la MAMA, d'une autre méthode naturelle de contraception (étude de la glaire, du col utérin, courbe de température) permettrait d'obtenir un risque de grossesse à 12 mois inférieur à 2%. En décembre 2004, l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) a publié ses nouvelles recommandations en matière de contraception féminine, recommandations qui prend en compte la méthode MAMA. Vous pouvez lire le rapport sur le site de la Haute Autorité en Santé (organisme qui remplace l'ANAES).

    La pilule

    Les pilules classiques oestro-progestatives ne sont pas incompatibles avec l'allaitement mais elles sont déconseillées pendant l'allaitement (à moins que la mère ne désire sevrer dans un avenir proche) parce que les œstrogènes qu'elles contiennent induisent une baisse de la sécrétion lactée (NDW: à noter qu'une trop grande consommation de soja peut avoir le même effet car ce dernier est riche en œstrogènes végétal, info lue sur Lactaliste). La pilule Jasmine (anciennement Diane 35) est, par contre, incompatible avec l'allaitement à cause de l'anti-androgènes qu'elle contient.

    Les pilules progestatives (Microval, Cézarette) sont mieux indiquées puisqu'elles ne contiennent pas d'œstrogène. La progestérone passe dans le lait mais aucun impact sur la croissance de l'enfant allaité n'a été reporté. Toutefois, des cas de baisse de lait ont été rapportés chez certaines femmes. On conseillera donc d'attendre la sixième semaine post-partum avant de la commencer. Cette recommandation est valable pour toutes les contraceptions, le risque de grossesse étant nul avant 6 semaines. Ce délai permet à l'organisme de se remettre des bouleversements hormonaux de la grossesse et de l'accouchement.

    A noter qu'Implanon, l'implant contraception qui se pose sous la peau pendant une durée d'un an, est à base de progestérone et son utilisation est donc possible pendant l'allaitement selon les mêmes conditions que les pilules progestatives. Il est tout de même préférable de commencer par prendre une pilule progestative pendant deux ou trois mois pour voir si cela n'a pas d'impact sur la lactation : il est plus facile d'arrêter la pilule que d'enlever l'implant.

    Enfin, il faut savoir que l'usage d'un contraceptif à base de progestatif seul est déconseillé chez les mères qui ont présenté un diabète gestationnel car cela augmente de façon significative le risque d'apparition d'un diabète.

    Les stérilets

    Tous les stérilets peuvent être utilisés pendant l'allaitement, y compris ceux qui libèrent des progestatifs (Mirena par exemple). Contrairement aux pratiques courantes, il n'est pas impératif d'avoir eu son retour de couches pour pourvoir se faire poser un stérilet. Certains gynécologues refusent de poser un stérilet aux femmes allaitantes à cause des contractions utérines causées par la libération d'ocytocine pendant les tétées. Toutefois, le risque d'expulsion est extrêmement faible après quatre semaines post-partum.

    Autres méthodes

    Les préservatifs ne posent aucun problème. Le diaphragme non plus mais il est préférable d'attendre 6 semaines après la naissance pour l'utiliser, le temps que le col de l'utérus et le vagin reprennent leurs dimensions antérieures à la grossesse.

    L'anneau vaginal Nuvaring diffuse des oestrogènes en quantité équivalente à la pilule classique, il est donc déconseillé pour les mêmes raisons que cette dernière : risque de baisse de lactation.


    Source :
    www.lelienlacte.com

    votre commentaire
  • Vos droits

    En France, le code du travail autorise une mère allaitante à disposer d'une heure par jour sur son temps de travail, et ce jusqu'au premier anniversaire de l'enfant. Les modalités de disposition de cette heure sont à négocier entre la mère et son employeur. A défaut d'accord possible, le code du travail la fixe à deux demi-heures, une en milieu de matinée et l'autre en milieu d'après-midi. L'employeur n'est pas tenu de rémunérer cette heure.
    Les articles du code du travail concernés sont le L224-2 et suivants et le R224-1 et suivants. Vous pouvez les télécharger ici (les deux principaux, pas les suivants). Vous pouvez aussi consulter le site Legifrance. On trouvera aussi un résumé de ces droits sur le site des Editions Tissot.

    Dans la fonction publique, cette heure pour allaitement est également mentionnée dans les autorisations d'absence : Congés Fonction Publique. Malgré cela, les fonctionnaires (d'Etat ou territoriaux) et assimilées fonctionnaires se voient souvent refuser les pauses d'allaitement au motif d'une circulaire de 1997 disant que sauf dans les cas où le lieu de travail comporte une crèche et où l'enfant y est gardé, il ne saurait être question d'accorder à la mère des pauses d'allaitement.
    Interrogée par La Leche League France, Martine Herzog-Evans, maître de conférences en droit, nous a répondu qu'« une circulaire n'étant pas une véritable norme juridique, cela veut dire que le droit de la fonction publique est muet sur le sujet. Or dans ce cas, « la jurisprudence (arrêt Conseil d'Etat Dame Peynet, du 8 juin 1973) est claire : lorsqu'il y a un trou dans le droit de la fonction publique (y compris des collectivités territoriales), le droit social commun doit s'appliquer, et cela constitue même un principe général du droit. » (Source : site web de LLLFrance)

    Pré-requis : la lactation

    La production lactée dépend de la sécrétion d'une hormone : la prolactine. Elle est sécrétée en abondance en début d'allaitement par une glande située à la base du cerveau qui s'appelle l'hypophyse et présente des pics lors des tétées. C'est pourquoi la fabrication du lait répond à la loi de l'offre et de la demande : chaque tétée induit un pic de prolactine qui ordonne de fabriquer davantage de lait, donc plus le bébé tète et plus il y a de lait. On appelle cela le contrôle exocrine de la sécrétion lactée : la lactation dépend de la sécrétion de prolactine par l'hypophyse.

    Cet impact de la prolactine diminue avec le temps et revient à peu près à son niveau d'avant la grossesse vers les 6 mois post-partum. Les pics sont beaucoup plus faibles et se met alors en place un contrôle autocrine de la production de lait, c'est à dire un contrôle par les seins eux-mêmes. On appelle également ce phénomène la "lactation automatique" bien que ce ne soit pas un terme très approprié. Ce qui est important à savoir, c'est que, la production ne dépendant plus des pics de prolactine, il est moins dangereux de réduire le nombre de tétées quotidiennes. Je dis "moins dangereux" parce que le nombre de tétées qu'il faudra maintenir pour entretenir la lactation varie d'une maman à l'autre et qu'il convient de rester prudente parce que la loi de l'offre et de la demande est toujours de mise.

    Avec un bébé non diversifié

    Si vous désirez conserver un allaitement exclusif, il vous faudra éventuellement tirer votre lait sur votre lieu de travail. Pour cela, les pauses d'allaitement mentionnées plus haut trouvent toute leur utilité. Concernant le matériel nécessaire, je vous renvoie au dossier très complet que j'ai rédigé sur la question : Tirer son lait. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires sur comment tirer son lait, le conserver et le donner au bébé. Vous voudrez peut-être faire des réserves au congélateur avant votre reprise. Si c'est le cas, ne paniquez pas si vous constatez que vous n'obtenez pas de grandes quantités de lait, c'est normal mais vous tirerez bien plus quand vous aurez repris puisque votre bébé ne sera pas présent pour téter. Ne vous étonnez pas non plus de ne pas tirer tous les jours les mêmes quantités. Pour commencer, un tire-lait n'est pas aussi efficace que le bébé, ensuite, la fatigue et le stress de la reprise peuvent influer sur votre lactation, donc ménagez-vous.

    Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas tirer votre lait, vous pouvez pratiquer un allaitement mixte en faisant donner un lait artificiel en votre absence. C'est possible mais n'oubliez pas qu'avant 6 mois, il peut être très dangereux de réduire le nombre de tétées, essayez donc de conserver au moins 4 stimulations par 24h. On entend souvent dire qu'on peut continuer à allaiter avec une tétée le matin et une le soir mais à ce stade de l'allaitement beaucoup trop peu pour maintenir la lactation. En tout état de cause, continuez à allaiter complètement à la demande jusqu'à votre reprise ainsi que dès que votre bébé est avec vous : nuits, weekends, vacances, etc. Non, il n'est pas nécessaire de remplacer des tétées par des biberons avant la reprise. Les premiers temps, vous aurez probablement les seins un peu tendus mais votre lactation s'adaptera à ce changement de rythme. Vous pouvez aussi évacuer un peu de lait à la main pour soulager un peu vos seins, c'est rapide à faire aux toilettes (prévoyez un lange).

    Dans tous les cas, sachez que rien ne vous oblige à utiliser un biberon, il existe d'autres façons de donner du lait à un bébé : verre, seringue, pipette, soft-cup, tasse anti-fuite, etc. Si vous optez tout de même pour le biberon, sachez que le risque de confusion sein-tétine existe toujours même s'il est plus faible, surveillez-en les signes chez votre bébé : bébé qui se met à pincer le mamelon, qui pleure si le réflexe d'éjection tarde à venir, etc. Malgré les arguments marketing de certains fabricants, une tétine reste une tétine alors restez prudente (mais ne paniquez pas non plus, des tas de bébés ne font jamais de confusion).

    Beaucoup de mamans sont confrontées à un bébé qui refuse de prendre le biberon quand elles essaient de lui donner en vue de leur reprise du travail. Alors, faut-il habituer le bébé à ce nouveau mode d'alimentation ? Je dirais que cela dépend beaucoup de votre niveau de zenitude . Beaucoup de mamans n'entreprennent jamais cet apprentissage et laissent faire la nounou et cela se passe fort bien. D'autres sont besoin d'être sûres que leur bébé pourra s'alimenter en leur absence. Si c'est votre cas, sachez qu'il vaut mieux, dans ce cas, que ce soit quelqu'un d'autre que la maman qui lui donne ce biberon : le papa, la mamie, et parfois il faudra même que la maman soit réellement absente.

    Quant aux quantités de lait à laisser pour l'enfant, cela fait partie des questions auxquelles je ne sais pas répondre. Pour mon fils, j'avais regardé les quantités sur une boite de lait artificiel mais je crois qu'en fait cela dépend beaucoup des habitudes du bébé : un bébé qui tète très souvent boira de petites quantités à chaque alors qu'un bébé qui tète rarement en boira davantage. Le mieux est souvent de laisser plusieurs petites portions et laisser la personne qui gardera votre bébé gérer la chose.

    Avec un bébé diversifié

    Les choses sont parfois un peu plus faciles si l'on peut reprendre une fois que le bébé sait manger à la cuillère. Il est alors possible de lui faire donner des compotes et des purées ou, s'il n'en mange pas encore, des laitages à la cuillère. Sachez à ce propos qu'il n'est pas utile de dépenser des fortunes dans des laitages "spécial bébé", tout yaourt classique conviendra très bien. Vous pouvez aussi confectionner votre propres crèmes et flans au lait maternel.

    Vous pouvez bien sûr continuer à tirer votre lait qui reste de toute façon l'aliment de base de votre bébé au moins jusqu'à la fin de sa première année. Insistez auprès de la nounou ou du personnel de la crèche pour que votre lait lui soit donné avant les solides dans un premier temps, surtout si votre bébé a une faible prise de poids : les fruits et légumes ne font pas grossir !


    Source :
    www.lelienlacte.com

    votre commentaire
  • Parmi les idées reçues très fréquentes à propos de l'allaitement, il y a la croyance que la maman qui allaite ne peut prendre aucun médicament car ce serait dangereux pour la santé de son bébé. Parfois, la maman se verra refuser un traitement qu'elle prenait pendant sa grossesse. Pourtant, le fœtus est bien plus fragile que le nourrisson et le passage par le placenta est souvent plus important que le passage dans le lait.
    De la même façon, on conseillera souvent à une mère malade de suspendre l'allaitement jusqu'à son rétablissement pour ne pas contaminer son bébé. Mais est-ce justifié ?

    Les maladies

    · Petites infections courantes

    Aujourd'hui est un mauvais jour, vous voilà affublée d'une grippe, d'une gastroentérite ou encore d'une sinusite. Pour commencer, votre belle-mère vous dit que vous devez sevrer votre bébé parce que la fièvre rend le lait définitivement empoisonné, ensuite votre médecin vous annonce que vous devez au moins tirer votre lait et le jeter pour ne pas transmettre la maladie à votre bébé. Eh bien, tout cela est faux. Pour commencer, en aucun cas le lait ne devient mauvais pour l'enfant quelle que soit la maladie dont souffre sa mère. En revanche, elle pourra constater une baisse de lait due essentiellement à la fatigue occasionnée, raison de plus pour s'économiser. Ensuite, l'enfant est exposé à la maladie bien avant l'apparition des symptômes chez sa mère. De plus, on constate une transmission de la maladie entre les membres d'une même famille sans pour autant que ces derniers soient allaités. Bien au contraire, le lait maternel, de par ses propriétés particulières, notamment les anticorps qu'il contient, peut permettre au bébé allaité d'éviter la maladie ou de ne l'avoir que sous une forme atténuée. Pour finir, un sevrage brutal représente des risques non négligeables. Pour la maman, tout d'abord, qui risque un engorgement voire une mastite. Pour le bébé ensuite, qui peut ne pas supporter du tout le lait industriel. Sans oublier les répercussions psychologiques d'un sevrage dans ces conditions.
    Autre situation : les soins dentaires. Ces derniers sont compatibles avec l'allaitement, y compris l'anesthésie qui est parfaitement compatible avec l'allaitement comme toutes les anesthésies locales (et même générales, voir plus bas). Attention toutefois lors de la dépose d'amalgames au mercure qui nécessite des précautions particulières, précautions que le praticiens doit prendre pour tous les patients, mère allaitante ou non, y compris pour lui-même. Par sécurité, vous pouvez prendre du charbon de Belloc avant et après l'intervention.

    · Maladies graves et hospitalisation

    Rares sont les maladies qui représentent réellement une contre-indication à l'allaitement, la plupart ne posent pas de problèmes particulier. Par exemple, il est possible d'allaiter même si l'on souffre de diabète, d'épilepsie, d'asthme, de sclérose en plaques, de cancer, etc. Je parle bien sûr de la maladie elle-même, j'évoquerai plus loin le cas des médicaments. Beaucoup de mères constatent même une amélioration de leur maladie pendant la grossesse, amélioration prolongée par l'allaitement, c'est le cas du diabète par exemple. Le cas du virus HIV est très particulier, on a d'abord préconisé le non-allaitement mais les avis évoluent sur ce sujet, difficile de trancher sur la question.
    En cas d'hospitalisation, il faut savoir qu'une anesthésie, même générale, n'est pas une contre-indication à l'allaitement. Si on vous parle de sevrage pour cette raison, rétorquez que cela ne semble pas les gêner en cas d'accouchement ou de césarienne en urgence. La mère peut mettre son bébé au sein dès qu'elle s'en sent capable.
    Le cas du cytomégalovirus (CMV) : il arrive que l'on déconseille voire interdise l'allaitement à une future maman porteuse de ce virus. C'est injustifié. Si le bébé est né à terme, il sera naturellement immunisé grâce à la transmission par le lait maternel. Chez les grands prématurés, ce virus peut entrainer une maladie grave mais il suffit de pasteuriser le lait de sa mère avant de le lui donner.
    Concernant la toxoplasmose, aucun cas de transmission par le lait maternel n'a été rapporté. Elle est de toute façon sans danger pour le bébé, c'est pour le fœtus qu'elle est dangereuse.

    · Examens et analyses

    On peut subir une prise de sang quand on allaite (on peut même donner son sang passé les 6 premiers mois suivant la grossesse).
    On peut passer une radiographie, y compris si celle-ci nécessite l'absorption ou l'injection d'un produit de contraste.
    On peut passer une mammographie pendant l'allaitement. Toutefois, le lait étant opaque, les résultats seront plus difficiles à lire (mais pas impossible). Il faut donc que les seins soient bien vidés avant l'examen, et dans ce domaine le bébé est plus efficace qu'un tire-lait. De plus, l'allaitement peut laisser des calcifications dans les seins (appelées "microcalcifications lactationnelles"), sans que cela soit un problème, il faut le savoir car ces calcifications sont souvent considérées comme un signe possible de cancer.

    · Problèmes liés à l'allaitement

    Les crevasses sont dues à une mauvaise position du bébé au sein ou à une mauvaise technique de succion (induite par une confusion sein-tétine par exemple). L'arrêt ou même la suspension de l'allaitement n'est pas la solution et limiter les tétées non plus. La première chose à faire est de faire évaluer la succion et la position par une personne compétente, de préférence une animatrice LLL ou une consultante en lactation. Pour soigner les crevasses vous pouvez utiliser les compresses au lait maternel : imbiber des compresses de lait maternel frais, placez-les sur les seins et recouvrez-les de film alimentaire. Coincez le tout dans le soutien-gorge et changez-les régulièrement.
    L'engorgement a pour meilleur traitement les tétées fréquentes ainsi que la mastite (aussi appelée lymphangite en France bien que le terme ne soit pas le mieux adapté). Cette dernière se manifeste par un sein dur et très douloureux, un syndrome grippal avec courbatures et fièvre, éventuellement un placard rouge sur le sein touché (qui peut ne pas apparaitre les premiers jours). Le traitement est repos et tétées fréquentes (ou expression du lait au tire-lait, au moins toutes les deux heures). N'hésitez pas à prendre du paracétamol ou de l'ibuprofène pour la fièvre. Suspendre l'allaitement ne ferait qu'empirer les choses, j'insiste sur ce point, c'est souvent le conseil d'arrêter l'allaitement à cause d'un engorgement qui conduit à une mastite, donc ne suivez pas ces mauvais conseils.
    L'abcès est extrêmement rare. Bien souvent, ce qui est pris pour un abcès n'est qu'un engorgement très localisé ou une mastite. Le Dr Jack Newman préconise la poursuite de l'allaitement même en cas d'abcès si le bébé ne refuse pas le sein. Le lait, en tout état de cause, ne devient pas mauvais et encore moins dangereux pour l'enfant. Le traitement de l'abcès est l'évacuation du pus, si votre médecin diagnostique un abcès mais se contente de vous prescrire des antibiotiques voire des anti-inflammatoires (ou rien à part la suspension de l'allaitement), soit vous avez un abcès et ce sera inefficace, soit vous n'avez pas d'abcès.

    Les médicaments

    Quand une mère allaitante est malade, si on ne lui conseille pas le sevrage à cause de la maladie elle-même, ce sera bien souvent à cause du traitement à prescrire. Quelle mère ne s'est pas entendu dire : "je ne peux pas vous traiter si vous allaitez", ou encore : "vous devez tirer votre lait et le jeter". Or, c'est faux dans la grosse majorité des cas alors pourquoi ce comportement ?

    · La bonne source d'information

    La quasi majorité des médecins choisissent un traitement en s'appuyant sur leur "bible" des médicaments, à savoir le dictionnaire Vidal. Or, cet ouvrage n'est PAS une bonne source d'informations à propos de l'allaitement maternel. La raison en est simple : le Vidal reprend les informations données par les laboratoires pharmaceutiques que l'on peut également trouvées sur la notice fournie avec chaque médicament. Or, rares sont les laboratoires qui testent leurs produits pendant la grossesse et l'allaitement et, pour éviter d'engager leur responsabilité, ils déconseillent l'usage du médicament par principe de précaution. Le dictionnaire Vidal peut donner des informations utiles sur le mode d'action du médicament, sa demi-vie par exemple, mais s'en contenter est largement insuffisant.
    Toutefois, ce n'est pas parce que la laboratoires ne testent pas leurs produits chez des mères allaitantes que personne ne le fait. Des études expérimentales sont régulièrement publiées dans des revues scientifiques tout à fait sérieuses. Vous trouverez en fin de dossier une liste des bonnes sources d'informations sur le sujet. L'association La Leche League dispose d'un département spécialisé dans l'information et la formation des professionnels de santé. Les animatrices ont accès à cette information, aussi n'hésitez pas à faire appel à elles pour en savoir plus sur le traitement qui vous est prescrit.

    · Ce qu'il faut savoir

    En réalité, très peu de médicaments sont réellement incompatibles avec l'allaitement. Un médicament compatible avec la grossesse ne l'est pas forcément avec l'allaitement. Toutefois, la quantité de produit que l'enfant recevrait par le lait maternel est en général inférieure à celle qu'il aurait reçue dans le ventre maternel. De plus, un nourrisson est moins fragile qu'un foetus.
    En revanche, un traitement utilisable en pédiatrie est généralement utilisable pendant l'allaitement à de très rares exceptions près. En effet, l'enfant recevra une dose très inférieure à celle qu'il aurait reçue s'il était traité lui-même.

    · Quelques exemples

    Parmi les antidouleurs et antifièvre, le paracétamol est le premier choix, rares sont les médecins qui le contesteront. Si on recherche également un effet anti-inflammatoire, alors l'ibuprofène est le meilleur choix. Si votre médecin refuse de vous prescrire de l'ibuprofène, contestez que le magazine Prescrire le cite parmi les antalgiques compatibles dans son numéro de décembre 2004 (lire le résumé). En revanche, on évitera l'aspirine sauf pour de très courtes durées (elle a tendance à s'accumuler dans le lait et son usage chez les enfants est de plus en remis en question).
    La plupart des antibiotiques ne posent aucun problème pendant l'allaitement, en particulier les pénicillines couramment prescrites aux nourrissons.
    Tous les traitements homéopathiques sont compatibles avec l'allaitement (je parle bien d'homéopathie et pas de phytothérapie ou d'huiles essentielles).
    En cas de gastro, le motilium est compatible (à certaines doses, c'est même un galactogène) ainsi que le smecta.
    D'une façon générale, les produits d'usage local sont compatibles, que ce soient les pommades, ovules vaginaux, lotions, sprays nasaux, etc.

    Source :
    www.lelienlacte.com

    votre commentaire
  • Allaiter est la façon naturelle et physiologique de nourrir les bébés et les jeunes enfants, et le lait humain est spécifiquement destiné aux bébés humains. Les laits de substitution préparés à partir de lait de vache ou de soja (pour la plupart) ne présentent que des similitudes superficielles avec le lait humain, et les publicités qui les présentent d'une autre manière sont trompeuses. Allaiter devrait être facile, et exempt de difficultés pour la plupart des mères. Un bon démarrage donne à l'allaitement toute les chances d'être une expérience heureuse pour la mère comme pour son bébé.

    Les mères sont en grande majorité parfaitement capables d'allaiter leur bébé exclusivement pendant 4 à 6 mois. En fait, la plupart des mères produisent plus que suffisamment de lait. Malheureusement, des routines hospitalières dépassées basées sur l'alimentation de substitution restent en vigueur dans de nombreux établissements de santé et rendent pour certaines mères et leur bébé l'allaitement difficile, voire impossible. Pour que l'allaitement démarre correctement, les premiers jours peuvent être cruciaux. Cependant, même avec un très mauvais départ, beaucoup de mères et de bébés réussissent cette expérience.

    L'astuce pour bien allaiter est de faire en sorte que le bébé prenne bien le sein. Un bébé qui prend correctement le sein reçoit correctement du lait. Un bébé qui ne prend pas bien le sein a des difficultés pour recevoir suffisamment de lait, surtout si la sécrétion lactée de la mère est faible. Une mauvaise prise du sein, c'est comme donner au bébé un biberon avec une tétine dont le trou est trop petit; le biberon est plein de lait, mais le bébé n'en prendra pas beaucoup. Quand un bébé prend mal le sein, cela peut également causer des douleurs aux mamelons de sa mère. Et si le bébé ne reçoit pas suffisamment de lait, il restera au sein très longtemps, aggravant ainsi la douleur. Malheureusement, n'importe qui peut dire que le bébé a une bonne prise, même si c'est faux. Trop de personnes censément compétentes ne savent tout simplement pas ce qu'est une bonne prise. Voilà quelques moyens qui contribuent à faciliter l'allaitement :

    1. Le bébé devrait être mis au sein immédiatement après la naissance.

    Les nouveaux nés peuvent presque tous être mis au sein dans les instants suivant la naissance. En fait, des recherches ont montré que, lorsqu'on leur en laisse la possibilité, les bébés de quelques minutes seulement rampent sur le ventre de leur mère jusqu'au sein, et commencent à téter de leur propre initiative. Ce processus peut prendre une heure ou plus, mais durant ce temps la mère et le bébé doivent rester ensemble pour commencer à apprendre l'un de l'autre. Les bébés qui "s'auto-attachent" ainsi courent moins de risque de connaître des problèmes d'allaitement. Ce processus ne demande aucun effort de la part de la mère, et le prétexte de la trop grande fatigue de la mère due à l'accouchement, souvent fourni pour ne pas permettre cela, est purement et simplement un non sens. En fait, des études ont également montré que le contact peau à peau entre une mère et son bébé gardaient le bébé au chaud aussi bien qu'une couveuse.

    2. La mère et le bébé devraient partager la même chambre.

    Il n'y a absolument aucune raison médicale pour séparer les mamans et les bébés en bonne santé, même pour de courtes périodes. Les maternités qui ont pour habitude de séparer les mères et les bébés après la naissance sont complètement dépassées, et les raisons invoquées pour ce faire démontrent aux parents qui contrôle la situation (l'hôpital) et qui ne la contrôle pas (les parents). Souvent d'autres mauvaises justifications sont données. Par exemple que le bébé a avalé du méconium avant la naissance. Un bébé qui a avalé du méconium et qui se porte bien quelques minutes après la naissance se portera bien et n'a pas besoin de passer plusieurs heures en "observation" dans une couveuse. Il n'y a aucune preuve que les mères qui sont séparées de leur enfant sont plus reposées. Au contraire, elles sont plus reposées et moins stressées quand elles ont leur bébé avec elles. Mères et bébés apprennent comment dormir au même rythme. Ainsi, quand le bébé commence à se réveiller pour une tétée, la mère commence également à se réveiller naturellement. Ce n'est pas aussi fatigant pour la mère que d'être réveillée en phase de sommeil profond, comme c'est le cas quand le bébé se réveille loin d'elle.

    Le bébé montre bien longtemps avant de pleurer qu'il a envie de téter. Sa respiration peut changer par exemple. Ou il peut commencer à s'étirer. La mère, alors dans un sommeil léger, va se réveiller, son lait va commencer à couler et le bébé, calme, sera heureux de téter. Un bébé qui aura pleuré pendant un certain temps avant d'être mis au sein pourra refuser de téter même s'il est affamé. Mères et bébés devraient être encouragés à dormir côte à côte à la maternité. C'est un excellent moyen pour la mère de se reposer quand le bébé tète. L'allaitement devrait être relaxant, et non fatigant.

    3. Des tétines artificielles ne devraient pas être données au bébé.

    Il semble y avoir une controverse au sujet de la "confusion sein-tétine". Les bébés adopteront la méthode qui leur donnera le flot de liquide le plus rapide, et pourraient refuser les autres. Ainsi, les premiers jours, quand la mère ne produit que peu de lait (comme prévu par la nature), et que le bébé prend un biberon (comme prévu par la nature?) avec lequel il obtient un rapide flot de lait, il risque de préférer la méthode au flot rapide. Nul besoin d'être un scientifique génial pour comprendre ce qu'aucun des pourtant nombreux professionnels de santé qui sont censés vous aider semblent incapables de concevoir. La confusion sein-tétine n'a pas comme seule conséquence possible le refus du sein par le bébé, mais aussi que le bébé ne prendra pas le sein aussi bien qu'il pourrait le faire et qu'ainsi, il n'aura pas assez de lait et/ou que la mère aura des mamelons douloureux. Qu'un bébé puisse "prendre les deux" ne veut pas dire que le biberon n'a pas d'effet négatif. Puisque aujourd'hui il existe des alternatives possibles quand le bébé a besoin de suppléments, pourquoi utiliser un biberon ?

    4. Pas de restriction de durée et de fréquence des tétées.

    Un bébé qui tète correctement ne restera pas au sein des heures durant pour une tétée. Si c'est le cas, c'est généralement qu'il ne prend pas correctement le sein et ne reçoit pas tout le lait qui est disponible. Trouvez de l'aide pour évaluer la succion du bébé et utilisez la compression des seins pour que le bébé reçoive plus de lait. C'est cela qui aidera, et non l'utilisation d'une tétine ou d'un biberon, ni le fait de mettre le bébé à la pouponnière.

    5. Les suppléments d'eau pure, d'eau sucrée ou de préparation pour nourrissons sont rarement nécessaires.

    La plupart des suppléments pourraient être évités si on permettait au bébé de prendre le sein correctement et de recevoir le lait disponible. Si on vous dit que le bébé a besoin de suppléments sans que quelqu'un l'ait observé pendant qu'il tète, demandez à recevoir l'aide d'une personne compétente. Il y a de rares indications médicales pour la supplémentation, mais habituellement, les suppléments sont proposés pour la convenance de l'équipe médicale. Si des suppléments doivent être donnés, ils doivent être donnés à priori avec un Dispositif d'Aide à la Lactation, pas avec une tasse, ni un compte-goutte, ni au doigt, ni au biberon. Le meilleur supplément est votre propre colostrum. Il peut être mélangé avec de l'eau sucrée si vous ne pouvez pas en tirer beaucoup la première fois. Les préparations pour nourrissons ne sont pratiquement jamais nécessaires les premiers jours.

    6. Une bonne prise du sein est cruciale pour le succès de l'allaitement.

    C'est la clé d'un allaitement réussi. Malheureusement, de nombreuses mères reçoivent "l'aide" de personnes qui ne savent pas comment évaluer une bonne mise au sein. Si on vous dit que votre bébé de deux jours tète correctement alors que vous avez les mamelons très douloureux, soyez sceptique, et demandez l'aide d'une personne compétente.

    Avant de quitter la maternité, vous devriez avoir eu la démonstration que votre bébé tète correctement, et qu'il reçoit véritablement du lait de vos seins; le personnel devrait vérifier que vous savez comment vous assurer qu'il en reçoit suffisamment (type de succion ouverture-pause-fermeture). Si vous et votre bébé quittez la maternité sans savoir cela, demandez rapidement l'aide d'une personne expérimentée .

    7. Les boîtes de lait gratuites et les documents offerts par leurs producteurs ne sont pas des cadeaux.

    L'unique objectif de ces "cadeaux" est de faire de vous des utilisateurs de lait industriel. C'est très efficace, et une technique de marketing de moralité douteuse. Si vous en recevez de la part d'un professionnel de la santé quel qu'il soit, vous devriez vous interroger sur ses connaissances en matière d'allaitement et sur son niveau d'engagement pour l'allaitement. "Mais j'ai besoin de lait industriel parce que mon bébé ne reçoit pas assez de mon lait!". Peut-être, mais, plus vraisemblablement, vous n'avez pas reçu une aide efficace et votre bébé ne reçoit tout simplement pas tout votre lait. Même si vous avez besoin de préparations, personne ne devrait vous proposer une marque particulière, ni vous offrir des échantillons. Cherchez une aide efficace. Les échantillons de préparations pour nourrissons ne sont pas une aide.

    Dans certaines circonstances, il peut être impossible de commencer l'allaitement rapidement. Cependant, la plupart des indications médicales (prise de médicaments par la mère, par exemple) ne sont pas de bonnes raisons pour arrêter ou retarder l'allaitement, si on vous a dit le contraire, vous avez été mal informée. Demandez une aide efficace. Les bébé prématurés peuvent commencer à être allaités beaucoup, beaucoup plus tôt que ce qui est préconisé dans de nombreux services de néonatologie. En fait, les études ont montré qu'il est plus facile pour un bébé d'être nourri au sein que de recevoir un biberon. Malheureusement, de nombreux professionnels de santé s'occupant de prématurés ne semblent pas au courant de ce fait.

    Source : Feuillet n° 1. "Bien commencer l'allaitement". Révisé en janvier 2000 (juillet 2000 pour la version française).

    par Jack Newman, MD, FRCPC, pédiatre - Responsable d'une consultation de lactation - Toronto - Canada


    votre commentaire