• Une étude commandée par L'Union Européenne dans le cadre du projet EARNEST («Early nutrition programming: long-term efficacy and safety trials and integrated epidemiological, genetic, animal, consumer and economic research») publiée dans l'American Journal of Clinical Nutrition démontre clairement que les enfants nourris au biberon sont plus gros à leur deuxième année que les enfants nourris au lait maternel. Ce qui explique cette différence, c'est que certains laits recomposés sont riches en protéines (pour l'étude, les laits utilisés contenaient 1,77 et 2,9 grammes de protéine pour 100 kcal).

    On sait aussi depuis peu, qu'un enfant qui prend du poids dès son plus jeune âge a des risques de développer un surpoids plus tard.

    C'est pourquoi il est important de continuer à promouvoir l'allaitement maternel, qui permet aux enfants de maintenir une masse graisseuse harmonieuse et saine, et également d'alerter sur la trop riche teneur en protéine de certains laits artificiels.


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  • Trois questions principales se posent pour la conservation du lait

    - Comment conserver le lait ?
    - Dans quel type de récipients ?
    - Combien de temps ?

    En fait, les trois questions sont liées, car le mode de conservation et les récipients à utiliser dépendent en grande partie du temps pendant lequel on veut/doit le conserver.

    Ainsi, si vous tirez votre lait 2-3 heures avant que bébé ne prenne votre lait (au biberon, par exemple), inutile de le réfrigérer !

    Le lait simplement réfrigéré est toujours préférable au lait congelé, car la congélation détruit certains de ses facteurs anti-infectieux. Or le lait se conserve au réfrigérateur beaucoup plus longtemps qu'on ne le croit habituellement : sa propriété de limiter la prolifération des bactéries pathogènes ne s'exerce pas seulement dans les intestins du bébé, mais aussi dans le récipient où on le stocke !
    Dans l'état actuel des recherches, on peut dire que le lait se conserve :

    Le colostrum à terme (lait exprimé de moins 6 jours de l'accouchement)
    - 12 heures de 27 à 32 °C (Nwanko et al;, 1988)

    Le lait maternel :
    - à température ambiante
    - 25°C de 4 à 6 heures
    - 19 à 22°C 10 heures

    - Glacière
    - 15°C 24 heures (Hamosh et al;, 1996)

    - Réfrigérateur qui fait aussi congélateur
    - 0 à 4°C : 8 jours (Pardou et al., 1994)
    - 2 semaines dans un petit congélateur à l’intérieur du réfrigérateur

    - Congélateur 3 étoiles
    - De 3 à 4 mois

    - Congélateur dont la température demeure constante à -19°C
    - 6 mois ou plus

    Attention, ces durées ne sont pas cumulables : on ne peut pas par exemple laisser du lait 10 heures à température ambiante, puis trois jours au réfrigérateur et ensuite le congeler pour six mois.)

    Mais vous pouvez sans problème le mettre au frigo pendant 4 à 5 jours ensuite (durée de conservation au frigo : 8 jours maximum), ou le congeler.

    Ces données sont valables pour un usage domestique (les hôpitaux et les lactariums peuvent avoir des règles différentes), la mère ayant soigneusement lavé au préalable ses mains et les récipients utilisés.

    Les récipients

    Pour ce qui est maintenant des récipients, on peut dire que le seul qui soit parfait, c'est l'emballage d'origine, à savoir le sein, mais que tout récipient bien lavé et rincé, et pouvant fermer hermétiquement, peut convenir.
    Au cours des dernières années, les écoles se sont affrontées pour savoir quel matériau, du verre ou du plastique, était préférable. Les études donnent des résultats contradictoires. Pour la congélation, il semble actuellement que le verre (de préférence teinté) soit le meilleur choix, suivi du plastique transparent (polycarbonate) et du plastique opaque (poly-propylène). Les sacs de congélation prévus pour le lait maternel sont également un bon choix, apprécié pour sa commodité (les autres modèles de sacs de congélation peuvent aussi être utilisés, mais étant moins épais, ils risquent d'éclater et de fuir pendant la congélation).

    Après avoir recueilli votre lait, transvasez-le dans un contenant stérilisé pour la conservation, ne le remplissez qu'au 2/3, pour ne pas faire éclater le récipient lors de la congélation,


    Si vous utilisez un sac en plastique pour biberon, expulsez l’air du sac, roulez le haut en laissant un espace de 2 cm, attachez-le et placez-le dans un contenant qui le maintiendra à la verticale jusqu’à ce que le lait soit congelé ;


    Pensez à étiqueter le contenant en inscrivant le jour, le mois, afin de donner le lait le plus proche de celui que vous lui donner actuellement ;


    Congelez le lait en petites quantités de 50 ml à 100 ml, afin d'éviter le gaspillage ;


    vous pouvez cumuler votre lait dans un même récipient durant 24h si celui est conservé au réfrigérateur.

    Donner du lait conserver au bébé

    Prenez le lait le plus ancien d’abord.

    Pour le décongeler et le réchauffer, le mieux est de mettre le récipient :
    - sous un robinet d'eau froide en ajoutant progressivement de l'eau chaude,
    - 30 minutes dans un bol d’eau tiède (l'eau chaude peut détruire certaines composantes immunologiques du lait.,
    - ou en le mettant dans un chauffe-biberon thermostat 1.

    Il est déconseillé de décongeler et/ou réchauffer le lait humain au micro-ondes, qui détruit des vitamines du lait qui sont sensibles à la chaleur (C, B1, B6, B12).

    - La décongélation au réfrigérateur prend de 8 à 12 heures.
    - Le lait décongelé peut être utilisé dans les 24 heures, à
    condition qu’il soit réfrigéré. Il ne faut jamais recongeler du lait décongelé.

    - Jetez le lait décongelé qui n’est pas utilisé lors d’un boire.
    - Comme le lait maternel n’est pas homogénéisé, de la crème peut se former dans le haut du contenant. Si la crème se sépare du lait, cela n’a aucune importance. Il vous suffit alors d’agiter délicatement le contenant afin de mélanger le tout.

    Craintes non justifiées

    Le lait ne se modifie pas durant la décongélation. En revanche, la prolifération des microbes surviendra plus rapidement dans du lait qui a été congelé et décongelé que dans du lait qui a seulement été mis au frigo.

    Lorsqu'un bébé tète, le lait passe, invisible, du sein à sa bouche. Mais quand on le tire, on se rend compte à quel point sa couleur, sa consistance, son odeur... peuvent varier, Cela peut être en rapport avec ce que mange la mère (aliments, boissons, médicaments, suppléments variés). Une fois tiré, il change encore : la crème se sépare du reste du lait, presque transparent. Parfois, on observe un aspect mousseux, un goût savonneux... Dans tous ces cas (la personne gardant l'enfant devra en être informée), le lait est toujours bon !

    Réfrigérez et congelez au moins une fois votre lait, pour faire un essai ; certaines mères ont un lait qui prend un aspect rance à la réfrigération ou à la congélation; en fait, leur lait contient beaucoup de lipase qui commence à découper les molécules de graisses; si c'est le cas, il faut un peu chauffer le lait avant de le réfrigérer/congeler, c'est tout !

    Et si bébé n'a pas bu tout son lait

    Une question que se posent souvent les mères et/ou les personnes qui gardent l'enfant : faut-il jeter ou peut-on garder le lait restant après un repas ? Une étude toute récente (4) a observé la contamination bactérienne dans le volume résiduel d'un biberon de lait humain partiellement consommé, puis réfrigéré pendant 48 h à 4-6°. Conclusion des chercheurs : il n'est pas nécessaire de jeter le lait non consommé, on peut le mettre au réfrigérateur (mais surtout pas le recongeler), puis le donner à un repas suivant. Cela dit, on peut aussi choisir de congeler (et décongeler) le lait par petites quantités (certaines utilisent pour cela des bacs à glaçons, des pots à yaourt en verre, des petits pots pour bébés, des petites bouteilles de jus de fruit...), ce qui évite de se retrouver avec du lait non consommé.

    Pour conclure, rappelons que pour donner le lait au bébé, on peut (et dans certains cas, on doit) éviter le sacro-saint biberon, et lui préférer d'autres récipients, à commencer par la tasse. En effet, la mère qui tire son lait le fait généralement pour deux raisons : assurer la meilleure alimentation possible à son bébé, et faire en sorte que l'allaitement soit possible plus tard (bébé prématuré) ou préservé (hospitalisation, reprise du travail). Il serait dommage que l'administration de biberons vienne compromettre ce but.

    Attention : Il ne faut jamais réchauffer le lait maternel dans le four à micro-ondes. La composition du lait pourrait être altérée et votre bébé risquerait de se brûler.

    Source :
    http://allaiter.free.fr

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  • · Les crevasses

    Dans plus de 90% des cas, les crevasses ont pour cause une mauvaise position du bébé au sein ou une mauvaise succion de ce dernier. Pour la position, le mieux est de la faire vérifier par une personne compétente en allaitement, une animatrice LLL ou une consultante en lactation si possible. Le principe de base est que le bébé doit être entièrement tourné vers vous afin qu'il n'ait pas à tourner la tête pour prendre le sein. Installez-vous très confortablement, avec force coussins si nécessaire afin d'éviter les tensions: on n'amène pas le sein au bébé mais on amène le bébé au sein. Ce document vous présente simplement les positions de base.
    Une mauvaise succion du bébé peut avoir des causes multiples. Tout d'abord, un bébé prématuré ou hypotonique peut mal téter. Un frein de langue trop court peut également occasionner des crevasses, le bébé ne pouvant pas tirer suffisamment la langue pour la placer correctement sous le mamelon. Le pédiatre peut couper le frein de langue, c'est rapide et indolore.

    Mais la cause la plus fréquente d'une mauvaise succion, quand elle n'est pas présente à la naissance, est la confusion sein-tétine. En effet, la technique de succion au biberon est très différente de celle du sein et certains bébés peuvent se mettre à téter très mal, en pinçant le mamelon, après avoir reçu un complément au biberon. Ce risque est majeur avant 6 semaines (il existe toujours ensuite mais il est plus faible), c'est pourquoi on conseillera d'éviter tout usage de tétine, biberon ou sucette, au moins les premières semaines.
    Une fois la cause des crevasses déterminée et corrigée, on peut aider leur cicatrisation avec des crèmes adaptées. Mais pour les guérir, la meilleure méthode est sans doute l'usage des compresses au lait maternel : Tirez un peu de lait et imbibez-en une compresse que vous placez sur le mamelon. Plaquez dessus une feuille de plastique alimentaire et coincez le tout dans le soutien-gorge. Changez de compresse régulièrement et veillez à ce que ça reste humide (si cela sèche, cela forme une croute qui sera arrachée à la tétée suivante, d'où retour des crevasses et douleurs).

    On peut continuer à allaiter quand on a des crevasses, même si elles saignent (le sang n'est en aucun cas dangereux pour l'enfant). Vous pouvez prendre du paracétamol ou de l'ibuprofène pour soulager la douleur. On vous donnera sans doute le conseil de limiter la durée des tétées pour éviter les crevasses. C'est inexact, ce n'est pas la durée des tétées qui provoque les crevasses mais la mauvaise position du bébé. Si vous limitez la durée des tétées, vous prenez le risque que votre bébé n'ait pas le temps d'atteindre le lait gras de fin de tétée et donc qu'il ne prenne pas de poids.

    · La candidose mammaire

    Soudainement, alors que l'allaitement semblait enfin rouler, voilà que vous commencez à avoir de nouveau des soucis, par exemple:
    - des démangeaisons sur les mamelons,
    - des douleurs pendant les tétées, des sensations de brulures,
    - entre les tétées, une douleur dans le sein, en piqure d'aiguilles ou encore qui irradie dans le sein,
    - vous avez les mamelons violacés et/ou qui pèlent,
    - le contact avec du tissu est insupportable.
    - éventuellement apparition de crevasses alors que rien ne l'explique (position et succion correctes).
    Si, en plus :
    - vous avez, ou venez d'avoir une mycose vaginale,
    - votre bébé a du muguet.

    Alors vous avez sans doute une candidose mammaire. Vous pouvez ne présenter que certains de ces signes et ça peut ne toucher qu'un seul sein. Il se trouve que le champignon qui affecte votre bébé et qui lui donne du muguet peut se transmettre, ce qui provoque une mycose sur les seins. Il faut que votre médecin vous traite tous les deux en même temps. Par exemple, si votre bébé est traité au Daktarin en gel buccal, il faudra utiliser également le traitement sur vos seins. Il existe d'autres traitements de la candidose, le mieux est de consulter le dossier de LLL France consacré à ce sujet.

    · L'engorgement

    On appelle engorgement aussi bien l'œdème qui survient au moment de la montée de lait après l'accouchement que le fait que les seins soient "trop pleins de lait" en cours d'allaitement. Le résultat est le même dans les deux cas : un ou les deux seins gros et très dur (et très douloureux), l'ensemble du sein.
    La solution est d'abord des tétées fréquentes. D'ailleurs, la montée de lait qui suit la naissance peut très bien passer inaperçue si les débuts d'allaitement se passent bien, avec un bébé qui tète bien et souvent, et une mère libre de faire téter son bébé souvent. On conseille souvent des applications chaudes sur les seins engorgés, pourtant le chaud augmente le gonflement et la douleur. Il est préférable d'appliquer du froid, par exemple un sac de petits pois surgelés enveloppé dans une serviette de coton (les petits pois vont épouser la forme du sein). On peut essayer une application chaude au moment de la tétée (ou l'extraction manuelle sous la douche chaude) mais il est préférable d'utiliser du froid entre les tétées.

    On peut également essayer ce massage :

    "Pour effectuer ce massage, la mère sera allongée sur le dos, en travers de serviettes de bain destinées à éponger le lait qui va s’écouler. Les mains de la personne effectuant le massage seront généreusement enduites d’huile (et devront le rester pendant toute la durée du massage). La première étape consistera en un massage très doux du sein, circulaire et/ou allant de la pointe du sein vers la périphérie. Son but consiste à « apprivoiser » les seins (surtout s’il est effectué par une tierce personne), à obtenir un bon niveau de détente de la mère ; en outre, le geste, caresse plus que massage, aidera au drainage lymphatique, ce qui peut commencer à soulager la mère.
    Lorsque cette dernière est parfaitement détendue, le massage proprement dit pourra commencer. Les aréoles seront doucement massées en rond, autour du mamelon, avec un doigt. Ce geste est destiné à faire sortir le lait qui se trouve dans les sinus lactifères, sous l’aréole. Lorsque le lait commencera à perler, le massage circulaire de l’aréole sera accompagné de douces pressions du mamelon entre deux doigts, pour aider le lait à sortir.
    "Lorsque l’aréole sera assouplie, la mère pourra se sentir suffisamment soulagée pour que le massage s’arrête là ; l’enfant pourra alors être mis au sein, qu’il lui sera beaucoup plus facile de prendre. Si la mère le souhaite, le massage peut être poursuivi. A ce stade, chaque sein sera massé alternativement avec les deux mains en coupe, depuis la périphérie vers la pointe du sein. Le geste doit toujours rester doux et indolore. Lorsque les mains arriveront au mamelon, elles le presseront doucement. Ce mouvement de «traite», correctement effectué, provoquera le réflexe d’éjection du lait : ce dernier commencera à couler, voire à gicler en jet. Le geste pourra alors devenir plus rapide (en restant très doux), pour entretenir l’éjection du lait. Le massage sera arrêté lorsque les seins seront devenus souples." (Source : LLL France)

    On peut aussi essayer d'allaiter son bébé en "louve" : bébé couché sur le dos, la mère se met à quatre pattes au-dessus de lui, s'aidant ainsi de la gravité.

    · Le canal lactifère bouché

    Cela ressemble à un engorgement mais localisé à une zone du sein. Les mesures à prendre sont les mêmes que pour l'engorgement. La mère peut essayer d'allaiter son bébé dans une position où son menton sera dirigé vers la zone engorgée.
    Parfois la mère a également (ou seulement) un point blanc douloureux sur le mamelon. On appelle cela une ampoule de lait. Le lait a, en quelque sorte, caillé dans le canal lactifère, provoquant un bouchon. Pour le déboucher, il y a plusieurs méthodes. Pour commencer, on peut essayer de tremper le mamelon dans de l'eau aussi chaude que l'on peut supporter puis de le presser entre deux doigts. Si ça marche, il en sortira une sorte de spaghetti de l'ait caillé. Le dernier recours consiste à percer l'ampoule avec une aiguille mais il y a des risques d'infection avec cette méthode alors soyez très précautionneuse si vous en arrivez là : lavage des mains et du mamelon, alcool sur l'aiguille.

    · La mastite ou lymphangite

    Le terme de lymphangite (inflammation ou infection du système lymphatique) est un terme inapproprié souvent utilisé en France pour désigner la mastite (inflammation ou infection de la glande mammaire). La mastite est parfois l'aggravation d'un engorgement non résolu ou d'un canal bouché. Elle se caractérise par :
    - un sein (ou les deux mais c'est quand même plus rare) gros, dur et très douloureux (l'ensemble du seinou une zone du sein),
    - un syndrome grippal avec fièvre, courbature, extrême fatigue, éventuellement nausée,
    - un placard rouge sur un côté du sein qui apparait parfois au bout d'un jour ou deux.

    Une mastite peut être inflammatoire (les antibiotiques sont inutiles) ou infectieuse (les antibiotiques sont nécessaires). Dans les deux cas, le traitement est avant tout le repos et des tétées fréquentes (ou l'extraction du lait au tire-lait s'il n'est pas possible de faire téter le bébé). On peut aussi prendre de l'ibuprofène pour la douleur et la fièvre. Concernant la décision du traitement antibiotique, voici ce que préconise le Dr Jack Newman :
    "Si les symptômes de mastite durent depuis plus de 24 heures, il est préférable de commencer un traitement antibiotique. Si les symptômes datent de moins de 24 heures, je prescris un antibiotique, mais je suggère à la mère d'attendre avant de commencer à le prendre. Si dans les 8 à 12 heures qui suivent la consultation les symptômes s'aggravent (douleur plus vive, zone atteinte plus rouge et/ou plus importante), elle commencera le traitement. Si au bout de 24 heures il n'y a pas d'aggravation mais pas non plus d'amélioration, elle commencera aussi le traitement. Si les symptômes ont commencé à diminuer pendant les 24 heures suivant la consultation, le traitement antibiotique ne sera pas nécessaire. En général, l'amélioration va se poursuivre, et les symptômes auront disparu en 2 à 5 jours. La fièvre disparait généralement dans les 24 heures, la douleur en 24 à 48 heures, et l'induration en quelques jours de plus. La rougeur cutanée peut persister pendant une semaine, ou plus. Lorsque la situation a commencé à s'améliorer, avec ou sans antibiothérapie, l'amélioration doit se poursuivre. Si votre mastite évolue différemment, communiquez avec une clinique d'allaitement.
    Note : L'amoxicilline, la pénicilline et un certain nombre d'autres antibiotiques qui sont souvent prescrits en cas de mastite, sont habituellement inefficaces pour cette maladie. Si un antibiotique est nécessaire, en choisir un qui soit efficace contre le Staphylococcus aureus, à savoir : la céphalexine, la cloxacilline, la flucloxacilline, l'amoxicilline-acide clavulinique, la clindamycine et la ciprofloxacine. Ces deux derniers peuvent être utilisés chez les mères allergiques aux pénicillines. Tous ces médicaments sont compatibles avec l'allaitement; l'allaitement peut et doit se poursuivre."

    Une mère qui présente une mastite tard dans l'allaitement sans explication évidente doit s'interroger sur ce qui survient dans sa vie. Par exemple, j'ai fait ma première mastite alors que mon fils avait 13 mois, la veille de reprendre le travail après 4 semaines de vacances... La mastite lors d'un allaitement long "qui roule" est parfois tout simplement le signe que la mère ne se ménage pas assez et doit se reposer.

    · L'abcès

    Un abcès est en général la complication d'une mastite non ou mal soignée. Le traitement d'un abcès est le drainage du pus, chirurgicalement ou par ponction à l'aiguille selon sa taille et sa localisation (et éventuellement des antibiotiques). Si votre médecin vous diagnostique un abcès et vous renvoie chez vous avec des antibio ou un anti-inflammatoire voire un coupe-lait ou que sais-je encore alors de deux choses l'une : soit vous n'avez pas d'abcès, soit vous avez un abcès et le traitement est inapproprié (la plupart du temps, c'est la première réponse qui est la bonne, les abcès étant rares). A noter qu'un abcès non soigné finira par se drainer de lui-même, le pus percera alors par la peau s'il n'est pas trop profond dans le sein.




    Conclusion


    Quoi qu'on vous dise, l'allaitement ne doit pas faire mal. En-dehors d'une sensibilité accrue les premiers jours, toute douleur est anormale et il faut en trouver la cause. Non, il n'y a pas de croix à porter parce qu'on allaite !
    Les problèmes présentés ici ne sont pas les seuls possibles mais ils sont les plus courants (excepté l'abcès). Ils pourraient tous être potentiellement évités en suivant deux principes de base : bien positionner le bébé au sein (et s'assurer qu'il prend correctement le sein) et pratiquer un allaitement à la demande du bébé (ne pas limiter arbitrairement le nombre ni la durée des tétées), ce qui implique en général des tétées fréquentes au moins en début d'allaitement (attention au nouveau-né qui dort trop).
    Quel que soit le problème rencontré, arrêter ou suspendre l'allaitement n'est JAMAIS la solution, pas plus que de tirer son lait pour le jeter et donner des biberons au bébé. Le lait de la mère n'est jamais dangereux pour l'enfant, même en cas d'abcès. En cas d'engorgement ou de mastite, cesser d'allaiter avec le sein touché est justement le contraire de ce qu'il faut faire.

    Source :
    http://lelienlacte.com

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  • La lactation est sous l'influence de deux hormones :

    · La prolactine qui gère la fabrication du lait. Elle est secrétée pendant le sommeil (d'où l'importance pour une jeune mère de se reposer) et pendant les tétées. C'est pourquoi il est important d'allaiter à la demande du bébé pour fabriquer la quantité de lait dont il a besoin. Diminuer le nombre de tétées, c'est freiner la sécrétion de la prolactine et donc la lactation. L'importance de la prolactine baisse progressivement pour revenir à un taux équivalent à celui d'avant la grossesse aux environs de 6 mois d'allaitement. A ce stade, la diminution du nombre de tétées aura moins d'incidence sur la lactation.

    · L'ocytocine qui gère l'éjection du lait. En effet, le lait ne coule pas du sein comme il coulerait d'une tétine. Grâce à la stimulation du mamelon, les acinis (sorte d'alvéoles contenant le lait) se contractent et le lait est propulsé à l'extérieur du sein par jets successifs. Certaines mamans sentent l'arrivée du réflexe d'éjection par des picotements dans le sein ou une sensation de chaleur (on dit que le lait monte). On peut alors voir le bébé faire des mouvements de succion très amples, la bouche grande ouverte, et avaler bruyamment. Suit alors une phase de repos elle-même suivie d'un nouveau réflexe d'éjection.
    L'ocytocine est également l'hormone qui provoque les contractions utérines lors de l'accouchement et après ce dernier, permettant ainsi à l'utérus de retrouver sa taille originale. On appelle parfois cette hormone "hormone du plaisir" car on la secrète également lors d'activités agréables comme un bon repas, un tour de manège ou encore les relations sexuelles ! Elle est responsable de l'état de relaxation que l'on ressent lors des tétées et qui est parfois pris à tort pour de la fatigue.

    Reconnaître le REF (Réflexe d'Ejection Fort)

    Chez certaines mamans, le réflexe d'éjection peut être si puissant que le bébé sera gêné, les tétées pouvant alors devenir extrêmement difficiles à vivre. Voici la plupart des signes que l'on peut rencontrer en cas de réflexe d'éjection fort :
    - le bébé tète vraiment très vite et semble avoir du mal à suivre le rythme,
    - il laisse s'écouler du lait pendant qu'il tète,
    - il fait des fausses-routes, s'étrangle,
    - il pleure quand le lait arrive, pleure pour téter mais pleure encore lors du réflexe d'éjection, il arrète de téter, se cambre en arrière,
    - il tète mal, fait rouler le mamelon dans sa bouche pour endiguer le flot de lait,
    - il refuse catégoriquement de téter
    - il a des coliques,
    - il a des selles vertes et mousseuses,
    - il régurgite beaucoup mais ne semble pas en souffrir et sa croissance est normale, voire impressionnante (dans le cas d'un bébé qui semble souffrir lors de ses régurgitations et présente une croissance faible, il peut être utile de consulter un médecin pour vérifier que le bébé n'a pas un Reflux Gastro-Oesophagien, sinon les régurgitations sont surtout un problème de bavoir ).
    Il n'est pas nécessaire que votre bébé présente tous ces signes mais s'il en présente plusieurs, vous avez peut-être un réflexe d'éjection fort. De plus, ces signes n'apparaissent pas forcément dès la naissance, il est possible que le phénomène ne survienne que quelques semaines plus tard

    Les solutions

    Il existe plusieurs "trucs" :
    - on a remarqué que beaucoup de mamans ayant un réflexe d'éjection fort étaient aussi de grosses consommatrices de produits laitiers de vache. vous pouvez donc essayer de cesser de consommer des produits dits blancs dans un premier temps, c'est-à-dire le lait, les yaourts, fromages blancs, fromages, crème fraîche, etc. Cela suffit souvent à atténuer le réflexe d'éjection,
    - allaiter allongée, sur le côté ou en "bain de soleil", cela diminue le phénomène grâce à la gravité,
    - allaiter en mettant le bébé en position semi-assise ou, du moins, aussi verticalement que possible (maman penchée en arrière par exemple), le but étant de s'aider de la gravité,
    - ne pas faire attendre le bébé, s'il est un peu endormi c'est aussi bien, un bébé affamé se jette sur le sein et aggrave le phénomène,
    - si vous en avez le temps et la possibilité, tirer un peu de lait avant la tétée, ce sont les premiers jets qui sont les plus puissants,
    - à défaut, retirer le mamelon dès que le bébé est en difficulté (en lui expliquant les choses) et évacuer quelques jets à la main (une fois le réflexe lancé, c'est très facile et vous constaterez alors que le lait peut gicler à des distances impressionnantes). Le refaire aussi souvent que nécessaire,
    - ne donner qu'un sein par tétée, voire le même sein plusieurs tétées de suite pour ne changer de sein qu'au bout d'au moins deux heures. Ce conseil sera surtout utile si votre bébé a des coliques. En effet, le réflexe d'éjection fort fait que le bébé reçoit beaucoup de lactose de début de tétée, ce lactose est indigeste pour un bébé de cet âge et provoque des douleurs intestinales.
    De plus, comme le bébé tète parfois mal ou laisse s'écouler du lait, il avale beaucoup d'air, ce qui n'arrange pas les coliques et provoque également de nombreux rots et régurgitations. En ne donnant qu'un sein par tétée, les jets seront moins puissants et on évite de redonner au bébé une giclée de lait riche en lactose, c'est le lait de fin de tétée, riche en graisse, qui prévient les coliques. Le lactose est également la cause des selles vertes et mousseuses.

    Et ensuite ? Eh bien, ensuite, le bébé va s'habituer, il va améliorer sa technique de succion et apprendre à gérer ce flot de lait en grandissant. Il est possible également que le phénomène s'atténue de lui-même. En tout cas, il est rare que les difficultés perdurent pendant tout l'allaitement, avec un peu de patience et de persévérance, cela va s'arranger.
    Surtout, n'hésitez pas à contacter une animatrice LLL, elles sont là pour aider les mamans et pour les conseiller.

    Source :
    www.lelienlacte.com

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  • L'allaitement comme méthode naturelle d'espacement des naissances : la MAMA

    MAMA signifie Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée. Grâce en particulier à la sécrétion de prolactine, l'ovulation est bloquée chez la mère qui allaite. Pour être efficace, cette méthode doit répondre à trois conditions :

    - allaitement exclusif ou quasi exclusif (pas de complément, pas d'eau, les compléments vitaminiques ou minéraux sont tolérés),
    - Absence de retour de couches (pas de saignements vaginaux après le 56ème jour post-partum),
    - Bébé de moins de 6 moins.

    Si ces conditions sont respectées, on considère que le risque de grossesse est inférieur à 2%, ce qui est équivalent aux méthodes de contraception courantes. L'efficacité de cette méthode est très corrélée avec la fréquence des tétées : plus le bébé tète souvent (nuit et jour) et plus ça marche. Si votre bébé espace beaucoup ses tétées, en faisant ses nuits par exemple, l'efficacité de la MAMA est remise en question même si les autres conditions sont remplies.

    La mise en œuvre à partir de 6 mois, parallèlement à la poursuite de la MAMA, d'une autre méthode naturelle de contraception (étude de la glaire, du col utérin, courbe de température) permettrait d'obtenir un risque de grossesse à 12 mois inférieur à 2%. En décembre 2004, l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) a publié ses nouvelles recommandations en matière de contraception féminine, recommandations qui prend en compte la méthode MAMA. Vous pouvez lire le rapport sur le site de la Haute Autorité en Santé (organisme qui remplace l'ANAES).

    La pilule

    Les pilules classiques oestro-progestatives ne sont pas incompatibles avec l'allaitement mais elles sont déconseillées pendant l'allaitement (à moins que la mère ne désire sevrer dans un avenir proche) parce que les œstrogènes qu'elles contiennent induisent une baisse de la sécrétion lactée (NDW: à noter qu'une trop grande consommation de soja peut avoir le même effet car ce dernier est riche en œstrogènes végétal, info lue sur Lactaliste). La pilule Jasmine (anciennement Diane 35) est, par contre, incompatible avec l'allaitement à cause de l'anti-androgènes qu'elle contient.

    Les pilules progestatives (Microval, Cézarette) sont mieux indiquées puisqu'elles ne contiennent pas d'œstrogène. La progestérone passe dans le lait mais aucun impact sur la croissance de l'enfant allaité n'a été reporté. Toutefois, des cas de baisse de lait ont été rapportés chez certaines femmes. On conseillera donc d'attendre la sixième semaine post-partum avant de la commencer. Cette recommandation est valable pour toutes les contraceptions, le risque de grossesse étant nul avant 6 semaines. Ce délai permet à l'organisme de se remettre des bouleversements hormonaux de la grossesse et de l'accouchement.

    A noter qu'Implanon, l'implant contraception qui se pose sous la peau pendant une durée d'un an, est à base de progestérone et son utilisation est donc possible pendant l'allaitement selon les mêmes conditions que les pilules progestatives. Il est tout de même préférable de commencer par prendre une pilule progestative pendant deux ou trois mois pour voir si cela n'a pas d'impact sur la lactation : il est plus facile d'arrêter la pilule que d'enlever l'implant.

    Enfin, il faut savoir que l'usage d'un contraceptif à base de progestatif seul est déconseillé chez les mères qui ont présenté un diabète gestationnel car cela augmente de façon significative le risque d'apparition d'un diabète.

    Les stérilets

    Tous les stérilets peuvent être utilisés pendant l'allaitement, y compris ceux qui libèrent des progestatifs (Mirena par exemple). Contrairement aux pratiques courantes, il n'est pas impératif d'avoir eu son retour de couches pour pourvoir se faire poser un stérilet. Certains gynécologues refusent de poser un stérilet aux femmes allaitantes à cause des contractions utérines causées par la libération d'ocytocine pendant les tétées. Toutefois, le risque d'expulsion est extrêmement faible après quatre semaines post-partum.

    Autres méthodes

    Les préservatifs ne posent aucun problème. Le diaphragme non plus mais il est préférable d'attendre 6 semaines après la naissance pour l'utiliser, le temps que le col de l'utérus et le vagin reprennent leurs dimensions antérieures à la grossesse.

    L'anneau vaginal Nuvaring diffuse des oestrogènes en quantité équivalente à la pilule classique, il est donc déconseillé pour les mêmes raisons que cette dernière : risque de baisse de lactation.


    Source :
    www.lelienlacte.com

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