• Vos droits

    En France, le code du travail autorise une mère allaitante à disposer d'une heure par jour sur son temps de travail, et ce jusqu'au premier anniversaire de l'enfant. Les modalités de disposition de cette heure sont à négocier entre la mère et son employeur. A défaut d'accord possible, le code du travail la fixe à deux demi-heures, une en milieu de matinée et l'autre en milieu d'après-midi. L'employeur n'est pas tenu de rémunérer cette heure.
    Les articles du code du travail concernés sont le L224-2 et suivants et le R224-1 et suivants. Vous pouvez les télécharger ici (les deux principaux, pas les suivants). Vous pouvez aussi consulter le site Legifrance. On trouvera aussi un résumé de ces droits sur le site des Editions Tissot.

    Dans la fonction publique, cette heure pour allaitement est également mentionnée dans les autorisations d'absence : Congés Fonction Publique. Malgré cela, les fonctionnaires (d'Etat ou territoriaux) et assimilées fonctionnaires se voient souvent refuser les pauses d'allaitement au motif d'une circulaire de 1997 disant que sauf dans les cas où le lieu de travail comporte une crèche et où l'enfant y est gardé, il ne saurait être question d'accorder à la mère des pauses d'allaitement.
    Interrogée par La Leche League France, Martine Herzog-Evans, maître de conférences en droit, nous a répondu qu'« une circulaire n'étant pas une véritable norme juridique, cela veut dire que le droit de la fonction publique est muet sur le sujet. Or dans ce cas, « la jurisprudence (arrêt Conseil d'Etat Dame Peynet, du 8 juin 1973) est claire : lorsqu'il y a un trou dans le droit de la fonction publique (y compris des collectivités territoriales), le droit social commun doit s'appliquer, et cela constitue même un principe général du droit. » (Source : site web de LLLFrance)

    Pré-requis : la lactation

    La production lactée dépend de la sécrétion d'une hormone : la prolactine. Elle est sécrétée en abondance en début d'allaitement par une glande située à la base du cerveau qui s'appelle l'hypophyse et présente des pics lors des tétées. C'est pourquoi la fabrication du lait répond à la loi de l'offre et de la demande : chaque tétée induit un pic de prolactine qui ordonne de fabriquer davantage de lait, donc plus le bébé tète et plus il y a de lait. On appelle cela le contrôle exocrine de la sécrétion lactée : la lactation dépend de la sécrétion de prolactine par l'hypophyse.

    Cet impact de la prolactine diminue avec le temps et revient à peu près à son niveau d'avant la grossesse vers les 6 mois post-partum. Les pics sont beaucoup plus faibles et se met alors en place un contrôle autocrine de la production de lait, c'est à dire un contrôle par les seins eux-mêmes. On appelle également ce phénomène la "lactation automatique" bien que ce ne soit pas un terme très approprié. Ce qui est important à savoir, c'est que, la production ne dépendant plus des pics de prolactine, il est moins dangereux de réduire le nombre de tétées quotidiennes. Je dis "moins dangereux" parce que le nombre de tétées qu'il faudra maintenir pour entretenir la lactation varie d'une maman à l'autre et qu'il convient de rester prudente parce que la loi de l'offre et de la demande est toujours de mise.

    Avec un bébé non diversifié

    Si vous désirez conserver un allaitement exclusif, il vous faudra éventuellement tirer votre lait sur votre lieu de travail. Pour cela, les pauses d'allaitement mentionnées plus haut trouvent toute leur utilité. Concernant le matériel nécessaire, je vous renvoie au dossier très complet que j'ai rédigé sur la question : Tirer son lait. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires sur comment tirer son lait, le conserver et le donner au bébé. Vous voudrez peut-être faire des réserves au congélateur avant votre reprise. Si c'est le cas, ne paniquez pas si vous constatez que vous n'obtenez pas de grandes quantités de lait, c'est normal mais vous tirerez bien plus quand vous aurez repris puisque votre bébé ne sera pas présent pour téter. Ne vous étonnez pas non plus de ne pas tirer tous les jours les mêmes quantités. Pour commencer, un tire-lait n'est pas aussi efficace que le bébé, ensuite, la fatigue et le stress de la reprise peuvent influer sur votre lactation, donc ménagez-vous.

    Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas tirer votre lait, vous pouvez pratiquer un allaitement mixte en faisant donner un lait artificiel en votre absence. C'est possible mais n'oubliez pas qu'avant 6 mois, il peut être très dangereux de réduire le nombre de tétées, essayez donc de conserver au moins 4 stimulations par 24h. On entend souvent dire qu'on peut continuer à allaiter avec une tétée le matin et une le soir mais à ce stade de l'allaitement beaucoup trop peu pour maintenir la lactation. En tout état de cause, continuez à allaiter complètement à la demande jusqu'à votre reprise ainsi que dès que votre bébé est avec vous : nuits, weekends, vacances, etc. Non, il n'est pas nécessaire de remplacer des tétées par des biberons avant la reprise. Les premiers temps, vous aurez probablement les seins un peu tendus mais votre lactation s'adaptera à ce changement de rythme. Vous pouvez aussi évacuer un peu de lait à la main pour soulager un peu vos seins, c'est rapide à faire aux toilettes (prévoyez un lange).

    Dans tous les cas, sachez que rien ne vous oblige à utiliser un biberon, il existe d'autres façons de donner du lait à un bébé : verre, seringue, pipette, soft-cup, tasse anti-fuite, etc. Si vous optez tout de même pour le biberon, sachez que le risque de confusion sein-tétine existe toujours même s'il est plus faible, surveillez-en les signes chez votre bébé : bébé qui se met à pincer le mamelon, qui pleure si le réflexe d'éjection tarde à venir, etc. Malgré les arguments marketing de certains fabricants, une tétine reste une tétine alors restez prudente (mais ne paniquez pas non plus, des tas de bébés ne font jamais de confusion).

    Beaucoup de mamans sont confrontées à un bébé qui refuse de prendre le biberon quand elles essaient de lui donner en vue de leur reprise du travail. Alors, faut-il habituer le bébé à ce nouveau mode d'alimentation ? Je dirais que cela dépend beaucoup de votre niveau de zenitude . Beaucoup de mamans n'entreprennent jamais cet apprentissage et laissent faire la nounou et cela se passe fort bien. D'autres sont besoin d'être sûres que leur bébé pourra s'alimenter en leur absence. Si c'est votre cas, sachez qu'il vaut mieux, dans ce cas, que ce soit quelqu'un d'autre que la maman qui lui donne ce biberon : le papa, la mamie, et parfois il faudra même que la maman soit réellement absente.

    Quant aux quantités de lait à laisser pour l'enfant, cela fait partie des questions auxquelles je ne sais pas répondre. Pour mon fils, j'avais regardé les quantités sur une boite de lait artificiel mais je crois qu'en fait cela dépend beaucoup des habitudes du bébé : un bébé qui tète très souvent boira de petites quantités à chaque alors qu'un bébé qui tète rarement en boira davantage. Le mieux est souvent de laisser plusieurs petites portions et laisser la personne qui gardera votre bébé gérer la chose.

    Avec un bébé diversifié

    Les choses sont parfois un peu plus faciles si l'on peut reprendre une fois que le bébé sait manger à la cuillère. Il est alors possible de lui faire donner des compotes et des purées ou, s'il n'en mange pas encore, des laitages à la cuillère. Sachez à ce propos qu'il n'est pas utile de dépenser des fortunes dans des laitages "spécial bébé", tout yaourt classique conviendra très bien. Vous pouvez aussi confectionner votre propres crèmes et flans au lait maternel.

    Vous pouvez bien sûr continuer à tirer votre lait qui reste de toute façon l'aliment de base de votre bébé au moins jusqu'à la fin de sa première année. Insistez auprès de la nounou ou du personnel de la crèche pour que votre lait lui soit donné avant les solides dans un premier temps, surtout si votre bébé a une faible prise de poids : les fruits et légumes ne font pas grossir !


    Source :
    www.lelienlacte.com

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  • Parmi les idées reçues très fréquentes à propos de l'allaitement, il y a la croyance que la maman qui allaite ne peut prendre aucun médicament car ce serait dangereux pour la santé de son bébé. Parfois, la maman se verra refuser un traitement qu'elle prenait pendant sa grossesse. Pourtant, le fœtus est bien plus fragile que le nourrisson et le passage par le placenta est souvent plus important que le passage dans le lait.
    De la même façon, on conseillera souvent à une mère malade de suspendre l'allaitement jusqu'à son rétablissement pour ne pas contaminer son bébé. Mais est-ce justifié ?

    Les maladies

    · Petites infections courantes

    Aujourd'hui est un mauvais jour, vous voilà affublée d'une grippe, d'une gastroentérite ou encore d'une sinusite. Pour commencer, votre belle-mère vous dit que vous devez sevrer votre bébé parce que la fièvre rend le lait définitivement empoisonné, ensuite votre médecin vous annonce que vous devez au moins tirer votre lait et le jeter pour ne pas transmettre la maladie à votre bébé. Eh bien, tout cela est faux. Pour commencer, en aucun cas le lait ne devient mauvais pour l'enfant quelle que soit la maladie dont souffre sa mère. En revanche, elle pourra constater une baisse de lait due essentiellement à la fatigue occasionnée, raison de plus pour s'économiser. Ensuite, l'enfant est exposé à la maladie bien avant l'apparition des symptômes chez sa mère. De plus, on constate une transmission de la maladie entre les membres d'une même famille sans pour autant que ces derniers soient allaités. Bien au contraire, le lait maternel, de par ses propriétés particulières, notamment les anticorps qu'il contient, peut permettre au bébé allaité d'éviter la maladie ou de ne l'avoir que sous une forme atténuée. Pour finir, un sevrage brutal représente des risques non négligeables. Pour la maman, tout d'abord, qui risque un engorgement voire une mastite. Pour le bébé ensuite, qui peut ne pas supporter du tout le lait industriel. Sans oublier les répercussions psychologiques d'un sevrage dans ces conditions.
    Autre situation : les soins dentaires. Ces derniers sont compatibles avec l'allaitement, y compris l'anesthésie qui est parfaitement compatible avec l'allaitement comme toutes les anesthésies locales (et même générales, voir plus bas). Attention toutefois lors de la dépose d'amalgames au mercure qui nécessite des précautions particulières, précautions que le praticiens doit prendre pour tous les patients, mère allaitante ou non, y compris pour lui-même. Par sécurité, vous pouvez prendre du charbon de Belloc avant et après l'intervention.

    · Maladies graves et hospitalisation

    Rares sont les maladies qui représentent réellement une contre-indication à l'allaitement, la plupart ne posent pas de problèmes particulier. Par exemple, il est possible d'allaiter même si l'on souffre de diabète, d'épilepsie, d'asthme, de sclérose en plaques, de cancer, etc. Je parle bien sûr de la maladie elle-même, j'évoquerai plus loin le cas des médicaments. Beaucoup de mères constatent même une amélioration de leur maladie pendant la grossesse, amélioration prolongée par l'allaitement, c'est le cas du diabète par exemple. Le cas du virus HIV est très particulier, on a d'abord préconisé le non-allaitement mais les avis évoluent sur ce sujet, difficile de trancher sur la question.
    En cas d'hospitalisation, il faut savoir qu'une anesthésie, même générale, n'est pas une contre-indication à l'allaitement. Si on vous parle de sevrage pour cette raison, rétorquez que cela ne semble pas les gêner en cas d'accouchement ou de césarienne en urgence. La mère peut mettre son bébé au sein dès qu'elle s'en sent capable.
    Le cas du cytomégalovirus (CMV) : il arrive que l'on déconseille voire interdise l'allaitement à une future maman porteuse de ce virus. C'est injustifié. Si le bébé est né à terme, il sera naturellement immunisé grâce à la transmission par le lait maternel. Chez les grands prématurés, ce virus peut entrainer une maladie grave mais il suffit de pasteuriser le lait de sa mère avant de le lui donner.
    Concernant la toxoplasmose, aucun cas de transmission par le lait maternel n'a été rapporté. Elle est de toute façon sans danger pour le bébé, c'est pour le fœtus qu'elle est dangereuse.

    · Examens et analyses

    On peut subir une prise de sang quand on allaite (on peut même donner son sang passé les 6 premiers mois suivant la grossesse).
    On peut passer une radiographie, y compris si celle-ci nécessite l'absorption ou l'injection d'un produit de contraste.
    On peut passer une mammographie pendant l'allaitement. Toutefois, le lait étant opaque, les résultats seront plus difficiles à lire (mais pas impossible). Il faut donc que les seins soient bien vidés avant l'examen, et dans ce domaine le bébé est plus efficace qu'un tire-lait. De plus, l'allaitement peut laisser des calcifications dans les seins (appelées "microcalcifications lactationnelles"), sans que cela soit un problème, il faut le savoir car ces calcifications sont souvent considérées comme un signe possible de cancer.

    · Problèmes liés à l'allaitement

    Les crevasses sont dues à une mauvaise position du bébé au sein ou à une mauvaise technique de succion (induite par une confusion sein-tétine par exemple). L'arrêt ou même la suspension de l'allaitement n'est pas la solution et limiter les tétées non plus. La première chose à faire est de faire évaluer la succion et la position par une personne compétente, de préférence une animatrice LLL ou une consultante en lactation. Pour soigner les crevasses vous pouvez utiliser les compresses au lait maternel : imbiber des compresses de lait maternel frais, placez-les sur les seins et recouvrez-les de film alimentaire. Coincez le tout dans le soutien-gorge et changez-les régulièrement.
    L'engorgement a pour meilleur traitement les tétées fréquentes ainsi que la mastite (aussi appelée lymphangite en France bien que le terme ne soit pas le mieux adapté). Cette dernière se manifeste par un sein dur et très douloureux, un syndrome grippal avec courbatures et fièvre, éventuellement un placard rouge sur le sein touché (qui peut ne pas apparaitre les premiers jours). Le traitement est repos et tétées fréquentes (ou expression du lait au tire-lait, au moins toutes les deux heures). N'hésitez pas à prendre du paracétamol ou de l'ibuprofène pour la fièvre. Suspendre l'allaitement ne ferait qu'empirer les choses, j'insiste sur ce point, c'est souvent le conseil d'arrêter l'allaitement à cause d'un engorgement qui conduit à une mastite, donc ne suivez pas ces mauvais conseils.
    L'abcès est extrêmement rare. Bien souvent, ce qui est pris pour un abcès n'est qu'un engorgement très localisé ou une mastite. Le Dr Jack Newman préconise la poursuite de l'allaitement même en cas d'abcès si le bébé ne refuse pas le sein. Le lait, en tout état de cause, ne devient pas mauvais et encore moins dangereux pour l'enfant. Le traitement de l'abcès est l'évacuation du pus, si votre médecin diagnostique un abcès mais se contente de vous prescrire des antibiotiques voire des anti-inflammatoires (ou rien à part la suspension de l'allaitement), soit vous avez un abcès et ce sera inefficace, soit vous n'avez pas d'abcès.

    Les médicaments

    Quand une mère allaitante est malade, si on ne lui conseille pas le sevrage à cause de la maladie elle-même, ce sera bien souvent à cause du traitement à prescrire. Quelle mère ne s'est pas entendu dire : "je ne peux pas vous traiter si vous allaitez", ou encore : "vous devez tirer votre lait et le jeter". Or, c'est faux dans la grosse majorité des cas alors pourquoi ce comportement ?

    · La bonne source d'information

    La quasi majorité des médecins choisissent un traitement en s'appuyant sur leur "bible" des médicaments, à savoir le dictionnaire Vidal. Or, cet ouvrage n'est PAS une bonne source d'informations à propos de l'allaitement maternel. La raison en est simple : le Vidal reprend les informations données par les laboratoires pharmaceutiques que l'on peut également trouvées sur la notice fournie avec chaque médicament. Or, rares sont les laboratoires qui testent leurs produits pendant la grossesse et l'allaitement et, pour éviter d'engager leur responsabilité, ils déconseillent l'usage du médicament par principe de précaution. Le dictionnaire Vidal peut donner des informations utiles sur le mode d'action du médicament, sa demi-vie par exemple, mais s'en contenter est largement insuffisant.
    Toutefois, ce n'est pas parce que la laboratoires ne testent pas leurs produits chez des mères allaitantes que personne ne le fait. Des études expérimentales sont régulièrement publiées dans des revues scientifiques tout à fait sérieuses. Vous trouverez en fin de dossier une liste des bonnes sources d'informations sur le sujet. L'association La Leche League dispose d'un département spécialisé dans l'information et la formation des professionnels de santé. Les animatrices ont accès à cette information, aussi n'hésitez pas à faire appel à elles pour en savoir plus sur le traitement qui vous est prescrit.

    · Ce qu'il faut savoir

    En réalité, très peu de médicaments sont réellement incompatibles avec l'allaitement. Un médicament compatible avec la grossesse ne l'est pas forcément avec l'allaitement. Toutefois, la quantité de produit que l'enfant recevrait par le lait maternel est en général inférieure à celle qu'il aurait reçue dans le ventre maternel. De plus, un nourrisson est moins fragile qu'un foetus.
    En revanche, un traitement utilisable en pédiatrie est généralement utilisable pendant l'allaitement à de très rares exceptions près. En effet, l'enfant recevra une dose très inférieure à celle qu'il aurait reçue s'il était traité lui-même.

    · Quelques exemples

    Parmi les antidouleurs et antifièvre, le paracétamol est le premier choix, rares sont les médecins qui le contesteront. Si on recherche également un effet anti-inflammatoire, alors l'ibuprofène est le meilleur choix. Si votre médecin refuse de vous prescrire de l'ibuprofène, contestez que le magazine Prescrire le cite parmi les antalgiques compatibles dans son numéro de décembre 2004 (lire le résumé). En revanche, on évitera l'aspirine sauf pour de très courtes durées (elle a tendance à s'accumuler dans le lait et son usage chez les enfants est de plus en remis en question).
    La plupart des antibiotiques ne posent aucun problème pendant l'allaitement, en particulier les pénicillines couramment prescrites aux nourrissons.
    Tous les traitements homéopathiques sont compatibles avec l'allaitement (je parle bien d'homéopathie et pas de phytothérapie ou d'huiles essentielles).
    En cas de gastro, le motilium est compatible (à certaines doses, c'est même un galactogène) ainsi que le smecta.
    D'une façon générale, les produits d'usage local sont compatibles, que ce soient les pommades, ovules vaginaux, lotions, sprays nasaux, etc.

    Source :
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  • Allaiter est la façon naturelle et physiologique de nourrir les bébés et les jeunes enfants, et le lait humain est spécifiquement destiné aux bébés humains. Les laits de substitution préparés à partir de lait de vache ou de soja (pour la plupart) ne présentent que des similitudes superficielles avec le lait humain, et les publicités qui les présentent d'une autre manière sont trompeuses. Allaiter devrait être facile, et exempt de difficultés pour la plupart des mères. Un bon démarrage donne à l'allaitement toute les chances d'être une expérience heureuse pour la mère comme pour son bébé.

    Les mères sont en grande majorité parfaitement capables d'allaiter leur bébé exclusivement pendant 4 à 6 mois. En fait, la plupart des mères produisent plus que suffisamment de lait. Malheureusement, des routines hospitalières dépassées basées sur l'alimentation de substitution restent en vigueur dans de nombreux établissements de santé et rendent pour certaines mères et leur bébé l'allaitement difficile, voire impossible. Pour que l'allaitement démarre correctement, les premiers jours peuvent être cruciaux. Cependant, même avec un très mauvais départ, beaucoup de mères et de bébés réussissent cette expérience.

    L'astuce pour bien allaiter est de faire en sorte que le bébé prenne bien le sein. Un bébé qui prend correctement le sein reçoit correctement du lait. Un bébé qui ne prend pas bien le sein a des difficultés pour recevoir suffisamment de lait, surtout si la sécrétion lactée de la mère est faible. Une mauvaise prise du sein, c'est comme donner au bébé un biberon avec une tétine dont le trou est trop petit; le biberon est plein de lait, mais le bébé n'en prendra pas beaucoup. Quand un bébé prend mal le sein, cela peut également causer des douleurs aux mamelons de sa mère. Et si le bébé ne reçoit pas suffisamment de lait, il restera au sein très longtemps, aggravant ainsi la douleur. Malheureusement, n'importe qui peut dire que le bébé a une bonne prise, même si c'est faux. Trop de personnes censément compétentes ne savent tout simplement pas ce qu'est une bonne prise. Voilà quelques moyens qui contribuent à faciliter l'allaitement :

    1. Le bébé devrait être mis au sein immédiatement après la naissance.

    Les nouveaux nés peuvent presque tous être mis au sein dans les instants suivant la naissance. En fait, des recherches ont montré que, lorsqu'on leur en laisse la possibilité, les bébés de quelques minutes seulement rampent sur le ventre de leur mère jusqu'au sein, et commencent à téter de leur propre initiative. Ce processus peut prendre une heure ou plus, mais durant ce temps la mère et le bébé doivent rester ensemble pour commencer à apprendre l'un de l'autre. Les bébés qui "s'auto-attachent" ainsi courent moins de risque de connaître des problèmes d'allaitement. Ce processus ne demande aucun effort de la part de la mère, et le prétexte de la trop grande fatigue de la mère due à l'accouchement, souvent fourni pour ne pas permettre cela, est purement et simplement un non sens. En fait, des études ont également montré que le contact peau à peau entre une mère et son bébé gardaient le bébé au chaud aussi bien qu'une couveuse.

    2. La mère et le bébé devraient partager la même chambre.

    Il n'y a absolument aucune raison médicale pour séparer les mamans et les bébés en bonne santé, même pour de courtes périodes. Les maternités qui ont pour habitude de séparer les mères et les bébés après la naissance sont complètement dépassées, et les raisons invoquées pour ce faire démontrent aux parents qui contrôle la situation (l'hôpital) et qui ne la contrôle pas (les parents). Souvent d'autres mauvaises justifications sont données. Par exemple que le bébé a avalé du méconium avant la naissance. Un bébé qui a avalé du méconium et qui se porte bien quelques minutes après la naissance se portera bien et n'a pas besoin de passer plusieurs heures en "observation" dans une couveuse. Il n'y a aucune preuve que les mères qui sont séparées de leur enfant sont plus reposées. Au contraire, elles sont plus reposées et moins stressées quand elles ont leur bébé avec elles. Mères et bébés apprennent comment dormir au même rythme. Ainsi, quand le bébé commence à se réveiller pour une tétée, la mère commence également à se réveiller naturellement. Ce n'est pas aussi fatigant pour la mère que d'être réveillée en phase de sommeil profond, comme c'est le cas quand le bébé se réveille loin d'elle.

    Le bébé montre bien longtemps avant de pleurer qu'il a envie de téter. Sa respiration peut changer par exemple. Ou il peut commencer à s'étirer. La mère, alors dans un sommeil léger, va se réveiller, son lait va commencer à couler et le bébé, calme, sera heureux de téter. Un bébé qui aura pleuré pendant un certain temps avant d'être mis au sein pourra refuser de téter même s'il est affamé. Mères et bébés devraient être encouragés à dormir côte à côte à la maternité. C'est un excellent moyen pour la mère de se reposer quand le bébé tète. L'allaitement devrait être relaxant, et non fatigant.

    3. Des tétines artificielles ne devraient pas être données au bébé.

    Il semble y avoir une controverse au sujet de la "confusion sein-tétine". Les bébés adopteront la méthode qui leur donnera le flot de liquide le plus rapide, et pourraient refuser les autres. Ainsi, les premiers jours, quand la mère ne produit que peu de lait (comme prévu par la nature), et que le bébé prend un biberon (comme prévu par la nature?) avec lequel il obtient un rapide flot de lait, il risque de préférer la méthode au flot rapide. Nul besoin d'être un scientifique génial pour comprendre ce qu'aucun des pourtant nombreux professionnels de santé qui sont censés vous aider semblent incapables de concevoir. La confusion sein-tétine n'a pas comme seule conséquence possible le refus du sein par le bébé, mais aussi que le bébé ne prendra pas le sein aussi bien qu'il pourrait le faire et qu'ainsi, il n'aura pas assez de lait et/ou que la mère aura des mamelons douloureux. Qu'un bébé puisse "prendre les deux" ne veut pas dire que le biberon n'a pas d'effet négatif. Puisque aujourd'hui il existe des alternatives possibles quand le bébé a besoin de suppléments, pourquoi utiliser un biberon ?

    4. Pas de restriction de durée et de fréquence des tétées.

    Un bébé qui tète correctement ne restera pas au sein des heures durant pour une tétée. Si c'est le cas, c'est généralement qu'il ne prend pas correctement le sein et ne reçoit pas tout le lait qui est disponible. Trouvez de l'aide pour évaluer la succion du bébé et utilisez la compression des seins pour que le bébé reçoive plus de lait. C'est cela qui aidera, et non l'utilisation d'une tétine ou d'un biberon, ni le fait de mettre le bébé à la pouponnière.

    5. Les suppléments d'eau pure, d'eau sucrée ou de préparation pour nourrissons sont rarement nécessaires.

    La plupart des suppléments pourraient être évités si on permettait au bébé de prendre le sein correctement et de recevoir le lait disponible. Si on vous dit que le bébé a besoin de suppléments sans que quelqu'un l'ait observé pendant qu'il tète, demandez à recevoir l'aide d'une personne compétente. Il y a de rares indications médicales pour la supplémentation, mais habituellement, les suppléments sont proposés pour la convenance de l'équipe médicale. Si des suppléments doivent être donnés, ils doivent être donnés à priori avec un Dispositif d'Aide à la Lactation, pas avec une tasse, ni un compte-goutte, ni au doigt, ni au biberon. Le meilleur supplément est votre propre colostrum. Il peut être mélangé avec de l'eau sucrée si vous ne pouvez pas en tirer beaucoup la première fois. Les préparations pour nourrissons ne sont pratiquement jamais nécessaires les premiers jours.

    6. Une bonne prise du sein est cruciale pour le succès de l'allaitement.

    C'est la clé d'un allaitement réussi. Malheureusement, de nombreuses mères reçoivent "l'aide" de personnes qui ne savent pas comment évaluer une bonne mise au sein. Si on vous dit que votre bébé de deux jours tète correctement alors que vous avez les mamelons très douloureux, soyez sceptique, et demandez l'aide d'une personne compétente.

    Avant de quitter la maternité, vous devriez avoir eu la démonstration que votre bébé tète correctement, et qu'il reçoit véritablement du lait de vos seins; le personnel devrait vérifier que vous savez comment vous assurer qu'il en reçoit suffisamment (type de succion ouverture-pause-fermeture). Si vous et votre bébé quittez la maternité sans savoir cela, demandez rapidement l'aide d'une personne expérimentée .

    7. Les boîtes de lait gratuites et les documents offerts par leurs producteurs ne sont pas des cadeaux.

    L'unique objectif de ces "cadeaux" est de faire de vous des utilisateurs de lait industriel. C'est très efficace, et une technique de marketing de moralité douteuse. Si vous en recevez de la part d'un professionnel de la santé quel qu'il soit, vous devriez vous interroger sur ses connaissances en matière d'allaitement et sur son niveau d'engagement pour l'allaitement. "Mais j'ai besoin de lait industriel parce que mon bébé ne reçoit pas assez de mon lait!". Peut-être, mais, plus vraisemblablement, vous n'avez pas reçu une aide efficace et votre bébé ne reçoit tout simplement pas tout votre lait. Même si vous avez besoin de préparations, personne ne devrait vous proposer une marque particulière, ni vous offrir des échantillons. Cherchez une aide efficace. Les échantillons de préparations pour nourrissons ne sont pas une aide.

    Dans certaines circonstances, il peut être impossible de commencer l'allaitement rapidement. Cependant, la plupart des indications médicales (prise de médicaments par la mère, par exemple) ne sont pas de bonnes raisons pour arrêter ou retarder l'allaitement, si on vous a dit le contraire, vous avez été mal informée. Demandez une aide efficace. Les bébé prématurés peuvent commencer à être allaités beaucoup, beaucoup plus tôt que ce qui est préconisé dans de nombreux services de néonatologie. En fait, les études ont montré qu'il est plus facile pour un bébé d'être nourri au sein que de recevoir un biberon. Malheureusement, de nombreux professionnels de santé s'occupant de prématurés ne semblent pas au courant de ce fait.

    Source : Feuillet n° 1. "Bien commencer l'allaitement". Révisé en janvier 2000 (juillet 2000 pour la version française).

    par Jack Newman, MD, FRCPC, pédiatre - Responsable d'une consultation de lactation - Toronto - Canada


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  • Les techniques de succion au sein et au biberon sont totalement différentes, et ce, quelle que soit la marque de la tétine. En effet, la tétine exige moins d’efforts de la part du bébé. Le lait coule immédiatement du biberon, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il tête au sein et qu’il doit effectuer un mouvement de succion pour provoquer le réflexe d’éjection. De plus, les lèvres du bébé qui tète au sein sont retroussées vers l’extérieur, alors que l’enfant qui boit au biberon les pince fermement.

    La confusion sein-tétine ne concerne pas forcément tous les bébés. Mais il faut savoir que pour certains, un ou deux biberons suffisent à modifier leur succion.

    Après s’être habitué au débit du biberon, il est bien probable que votre bébé refuse le sein.
Si toutefois il continue à téter, sa technique de succion sera sans doute moins efficace et vos seins seront moins stimulés. Il se peut également que votre bébé pince le mamelon pour tétér – comme il le faisait pour la tétine du biberon – et vous aurez mal.

    A noter que la sucette peut également conduire à une confusion sein-tétine, surtout dans les 6 premières semaines du nourrisson. Ce cas est plus rare, mais il le risque existe. De plus, avec une sucette, votre bébé tète moins, provoquant ainsi une baisse de la lactation. Sans oublier que s’il la suce longtemps, il se fatigue et risque ensuite de s’endormir au sein avant même de s’être rassasié.

    Il est difficile, mais toujours possible, de rééduquer la succion d’un bébé qui fait une confusion sein-tétine :

    Vous devrez avant tout être réellement motivée. Commencez par donner le biberon à votre enfant : s’il est affamé, il ne fera aucun effort au sein. Vous pouvez, au départ, proposer le sein avec un bout de sein : la sensation sera proche de celle donnée par le biberon.
    Supprimez ensuite les biberons et utilisez à la place une tasse (avec ou sans bec), une cuillère, ou encore un dispositif d’aide à la lactation (DAL). A noter qu’il est tout à fait possible de nourrir un nouveau-né à la tasse. Laissez-le boire à son rythme et ne lui versez pas le lait dans la bouche, il doit le prendre de lui-même.
    Tirez votre lait pour le donner à votre bébé et pour stimuler la lactation.
    Lorsque vous êtes avec votre bébé, donnez-lui votre petit doigt à la place de la sucette, en placant votre ongle du coté de la langue.
    Faites téter votre enfant le plus souvent possible, dans un endroit calme (cf. La grève de la tétée ). Gardez beaucoup de contacts physiques avec lui et privilégiez le peau à peau. N’hésitez pas à lui proposer le sein pour son réconfort.

    Si votre enfant ne sait plus téter correctement au sein, il est préférable de contacter rapidement un conseiller en allaitement.

    Source :
    www.lacteo.fr

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  • Beaucoup de femmes ne produisent pas assez de lait. C'est faux!
    La grande majorité des femmes produisent plus de lait que nécessaire. En effet, la surabondance de lait est fréquente. La plupart des bébés qui grossissent lentement ou qui perdent du poids le font non pas parce que la mère ne produit pas assez de lait, mais parce qu'ils n'arrivent pas à boire le lait qui est disponible. La raison la plus fréquente est que le bébé ne prend pas le sein correctement. C'est pourquoi il est si important que quelqu'un de compétent montre à la mère dès le premier jour comment mettre son enfant correctement au sein.

    Il est normal que l'allaitement fasse mal. C'est faux!
    Bien qu'une certaine sensibilité soit relativement fréquente pendant les quelques premiers jours, cela ne doit pas durer et surtout ne doit pas être au point que la mère appréhende le moment de la tétée. Toute douleur pénible est anormale et est presque toujours due à une mauvaise prise au sein. Il ne faudrait jamais négliger une douleur au sein qui ne s'améliorerait pas au bout de 3 à 4 jours ou durerait plus de 5 ou 6 jours. Une nouvelle douleur après une période où tout va bien peut être due à une candidose des mamelons. Limiter la durée des tétées ne prévient pas les douleurs. Interrompre l’allaitement pour permettre aux mamelons de guérir devrait être fait en dernier recours seulement.

    Il n'y a pas (ou pas assez) de lait pendant les 3 ou 4 premiers jours qui suivent la naissance. C'est faux!
    On a souvent cette impression parce que le bébé ne prend pas le sein correctement et par conséquent ne reçoit pas le lait disponible. Lorsqu’il y a peu de lait (comme c’est le cas normalement durant les premiers jours), le bébé doit prendre correctement le sein pour obtenir du lait. C'est ce qui entraîne des réflexions du genre : « il est resté au sein plus de deux heures et pourtant il avait encore faim quand je l'ai retiré. » S'il ne tète pas correctement, le bébé est incapable de boire le premier lait de la mère que l'on appelle le colostrum. Toute personne qui vous suggère d’exprimer votre lait pour savoir quelle quantité de colostrum vous produisez ne comprend rien à l'allaitement; ignorez-la poliment. Quand la quantité devient plus abondante, à la montée de lait, même si le bébé ne tète pas correctement, il peut quand même prendre assez de lait.

    Un bébé doit rester au sein 20 (10, 15, 7.6) minutes de chaque côté. C'est faux!
    Cependant on doit faire une distinction entre «être au sein» et «boire au sein». Si un bébé boit vraiment pendant plus de 15 à 20 minutes du premier côté, il se peut qu'il n'ait aucune envie de prendre le deuxième sein. S'il ne boit qu'une minute au premier sein, puis qu'il commence à mâchouiller ou qu'il s'endort, puis recommence de l'autre côté, il ne prendra jamais assez de lait, quel que soit le temps que dure la tétée. Le bébé tètera mieux et plus longtemps s'il prend le sein correctement. Il peut aussi être aidé à téter plus longtemps si la mère comprime le sein pour que le lait continue à s'écouler, quand le bébé n'avale plus de lui-même. Il est évident que l'idée selon laquelle «le bébé boit 90% du lait dans les 10 premières minutes de tétée» est aussi complètement fausse. Pour apprendre comment savoir que le bébé reçoit du lait, visionnez les vidéos.

    Un bébé allaité a besoin de compléments d'eau par temps chaud. C'est faux!
    Le lait maternel contient toute l'eau dont le bébé a besoin.

    Les bébés allaités ont besoin de compléments en vitamine D. C'est faux!
    Tous les bébés ont besoin de vitamine D. Les laits artificiels sont additionnés de vitamine D à la manufacture. Cependant le bébé naît avec le foie rempli de vitamine D, et l’exposition au soleil lui permet de la synthétiser à partir des rayons ultraviolets. Le bébé n’a pas besoin de beaucoup d’exposition extérieure et n’en a pas besoin quotidiennement. La vitamine D est liposoluble et peut être accumulée dans le corps. Dans certaines circonstances, par exemple si la mère a souffert de déficience en vitamine D pendant la grossesse, il peut être prudent de donner des suppléments de vitamine D.

    La mère doit laver ses mamelons avant chaque tétée. C'est faux!
    L'alimentation au lait artificiel exige une très grande propreté parce que non seulement ce lait ne protège pas le bébé contre les infections, mais en plus c'est un bon terrain de développement des bactéries et il peut aussi être facilement contaminé. Par contre, le lait maternel protège l'enfant contre les infections. Se laver les mamelons avant chaque tétée rend l'allaitement inutilement compliqué et en plus retire les huiles protectrices qui les protègent naturellement.
    L’expression du lait est une bonne manière de savoir quelle quantité de lait la mère produit. C'est faux!
    La quantité de lait qui peut être exprimée dépend de nombreux facteurs, y compris le degré de stress de la mère. Le bébé qui tète correctement peut obtenir bien plus de lait que sa mère ne peut en exprimer. L’expression du lait peut seulement vous aider à savoir quelle quantité de lait vous pouvez exprimer.

    Le lait maternel ne contient pas assez de fer pour répondre aux besoins du bébé. C'est faux!
    Le lait maternel contient juste ce qu'il faut de fer pour le bébé. Si le bébé est né à terme il recevra assez de fer du lait maternel pour répondre à ses besoins jusqu'à l'âge d’au moins six mois. Les laits artificiels contiennent bien trop de fer, mais cela est nécessaire pour être sûr que le bébé en absorbe assez pour éviter une déficience en fer. Le fer des laits artificiels est mal absorbé et le bébé en rejette la plus grande part. La plupart du temps, il est inutile de compléter l'alimentation au lait maternel par d'autres aliments jusqu'à l'âge d’environ six mois.

    Il est plus facile de donner le biberon que d'allaiter. C'est faux!
    Ou plutôt cela devrait être faux. Cependant l'allaitement est souvent rendu difficile par le fait que beaucoup de femmes ne reçoivent pas l'aide dont elles auraient besoin pour bien démarrer l'allaitement. Un mauvais démarrage peut évidemment rendre l'allaitement difficile. Mais on peut aussi surmonter les difficultés d'un mauvais démarrage. L'allaitement est souvent plus difficile au début à cause d'un mauvais démarrage mais généralement il devient plus facile par la suite.

    L'allaitement rend la mère dépendante. C'est faux!Mais cela dépend de la façon dont vous l'envisagez. Un bébé peut être allaité n'importe où, n'importe quand, et c'est en cela que l'allaitement libère la mère. Pas besoin de traîner avec soi des biberons et des boîtes de lait. Pas besoin de trouver un endroit où faire chauffer le lait. Pas besoin de s'inquiéter pour la contraception. Pas besoin de se demander comment va votre bébé, puisqu'il est avec vous.

    Il n'y a aucun moyen de savoir quelle quantité de lait boit le bébé. C'est faux!
    Il n'existe pas de moyen facile de mesurer la quantité exacte de lait que boit le bébé, mais cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas savoir s'il en boit assez ou pas. Le meilleur moyen de savoir est de s'assurer que le bébé tète bien (type de succion bouche grande ouverte - pause - bouche fermée) pendant plusieurs minutes à chaque tétée. D'autres moyens permettent aussi de savoir si le bébé boit assez de lait

    Les laits artificiels actuels sont presque identiques au lait maternel. C'est faux!
    La même affirmation a été faite en 1900 et même avant. Les laits actuels ne ressemblent au lait maternel qu'en apparence seulement. La moindre correction apportée à une déficience du lait artificiel est l'occasion d'en faire une publicité qui en vante le progrès. En fait ce ne sont que de mauvaises imitations faites d'après des études dépassées et incomplètes sur la nature du lait maternel. Les laits artificiels ne contiennent ni anticorps, ni cellules vivantes, ni enzymes, ni hormones. Ils contiennent beaucoup plus d'aluminium, de manganèse, de cadmium, de plomb et de fer que le lait maternel. Ils contiennent beaucoup plus de protéines que le lait maternel. Les protéines et les matières grasses contenues dans les laits artificiels sont fondamentalement différentes de celles contenues dans le lait maternel. Les laits artificiels ne changent pas au cours de la tétée, ni entre le ler, le 7ème, et le 30ème jour de vie. Ils ne varient pas d'une femme à l'autre, d'un bébé à l'autre... Votre lait est adapté aux besoins de votre bébé. Les laits artificiels sont conçus pour tous les bébés, donc en fait pour aucun d'entre eux en particulier. Les laits artificiels réussissent seulement à bien faire grandir les bébés, en général; mais l'allaitement c'est bien plus que de faire grossir un bébé rapidement.

    Si la mère est atteinte d'une infection, elle doit arrêter l'allaitement. C'est faux!
    À l'exception de quelques cas très, très rares, le bébé sera protégé si sa mère continue à l'allaiter. Au moment où la mère est fiévreuse (ou tousse, vomit, a la diarrhée ou des éruptions, etc.), elle a déjà transmis l'infection à son bébé, étant donné qu'elle avait déjà l'infection plusieurs jours avant de se rendre compte qu'elle était malade. La meilleure protection pour éviter à l'enfant d'être contaminé par l'infection est qu'il continue à être allaité par sa mère. Si le bébé tombe malade, les réactions seront moins fortes s'il continue à être allaité. Il se peut que ce soit le bébé qui ait transmis l'infection à la mère, mais il n'aura pas montré de signes de maladie parce qu'il était allaité. Par ailleurs, les infections au sein, y compris les abcès, bien que douloureux, ne sont pas des raisons pour arrêter l'allaitement. En effet, l'infection est susceptible de disparaître plus rapidement si la mère continue à allaiter du côté atteint

    Si le bébé vomit ou qu'il a la diarrhée, la mère doit arrêter l'allaitement. C'est faux!
    Le meilleur remède aux infections gastriques du bébé est l'allaitement. Arrêtez de donner d'autres aliments pendant un court moment, mais continuez d'allaiter. Le lait maternel est le seul liquide dont votre bébé ait besoin quand il a la diarrhée et/ou qu'il vomit, sauf circonstances exceptionnelles. L'incitation à donner des «solutions de réhydratation par voie orale» n'est qu'une manipulation des fabricants de lait artificiel (qui fabriquent aussi les solutions de réhydratation, en passant) pour se faire encore plus d'argent. Le bébé est rassuré par l'allaitement et la maman est rassurée par le fait d'allaiter son bébé.

    Si la mère prend des médicaments, elle ne doit pas allaiter. C'est faux!
    Il y a très peu de médicaments que la mère ne puisse pas prendre en toute sécurité pendant qu'elle allaite. Une très petite quantité de substances médicinales apparaît dans le lait, mais la plupart du temps tellement peu qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Si un médicament est vraiment contre-indiqué, il existe généralement un autre traitement aussi efficace qui peut être pris sans danger. La perte des avantages que l'allaitement apporte à la mère et à l'enfant doit être pris en considération quand on pèse le pour et le contre pour savoir s'il faut continuer l'allaitement.

    Source :
    http://fondationcanadienneallaitement.org/articles/11-mythes.html

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